Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'"Affaire Omar Raddad".
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

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Le piège du tribunal médiatique

Courriel reçu le 23 Décembre 2021 de Monsieur Marc Ghigou ; ancien journaliste de la presse quotidienne régionale.

 

Ce site me paraît merveilleusement utile pour faire évoluer la pensée pour tous ceux qui viendraient y chercher réponse à leurs questions, soucieux de ne pas devenir à leur tour des victimes innocentes de certains médias érigés en tribunaux populaires. 

Un seul exemple d'actualité illustre ce piège: ce qu’a déclenché l’annonce de l'acceptation, par la Cour de Cassation, d’étudier une nouvelle thèse avancée par la énième et nouvelle avocate d’Omar Raddad : des traces d’un ADN prouveraient qu’un autre homme, véritable auteur du crime, « aurait tenu la main de sa victime pour écrire le fameux » : « Omar m’a tuer »…

Réactions unanimes des médias les plus suivis : "Le dossier Raddad est rouvert", "L’affaire Raddad relancée, une piste délibérément négligée", "la justice est d’accord pour chercher encore" etc…

Un concert d’annonces confortées par la croisade médiatique de l’avocate qui affirme, péremptoire : "Nous allons vers la vérité judiciaire". Comme si celle-ci n’avait déjà été établie.

 

 

Alors, comment ne pas comprendre la réaction des auditeurs, téléspectateurs ou lecteurs : "Ça ne m'étonne pas, je savais bien qu'il était innocent"…"Ils ont raison les avocats : la justice s’est trompée, elle l’a condamné parce que c’est un arabe"…  "Chirac qui l’a gracié savait qu’il était innocent!" ... Etc.

Pourrait-on en vouloir à cette opinion ignorante du dossier comme des procédures pénales autant que des transactions régaliennes de palais ?

Pourtant, qu’a décidé la Cour de Cassation en accordant un "complément d’information" ? Simplement le fait de pouvoir faire vérifier le prétendu "nouvel élément", et lui seul, avancé par les demandeurs. Les magistrats, étant privés des mêmes armes médiatiques, se sont discrètement retirés pour enquêter, à l’abri des pressions et des plateaux télé. Ils rendront leur décision motivée dans quelques mois. 

Si, par extraordinaire, ce nouvel élément était confirmé, cela pourrait autoriser la remise en question de la culpabilité d’Omar Raddad et entraînerait de facto une procédure de révision et d’autres investigations. Mais il resterait à éliminer les autres éléments à charge pesant sur le condamné. 

Nous en sommes loin. Et ce chemin n’est, pour l’heure, pas "rouvert" mais reste fermé. Contrairement à l’impression diffusée dans l’opinion. 

Mais le pire serait que l’acharnement à vouloir prouver l’innocence d’Omar Raddad ne soit pas un louable combat pour une noble cause. Mais plutôt l’entreprise de certains qui, profitant de l’origine étrangère du condamné, mais aussi, et peut-être, de sa rouerie ou de son ignorance, ne rechercheraient pour les uns, forts de leur notoriété, qu’à imposer une conviction, et pour d’autres qu’une renommée professionnelle lucrative. 

Pour toutes ces considérations, il serait bon de raison garder.

Et peut-être d’entendre Omar Raddad, en arabe ou en français, dans ces mêmes médias. Ne serait-ce que pour écarter l’idée d’une instrumentalisation. Car en laissant agir ses partisans et en restant dans l’ombre, le condamné a tout à gagner : pas la liberté, puisqu’il l’a recouvrée depuis longtemps. Mais sa réhabilitation et un joli magot.

Surtout s’il se sait coupable.

 

Marc Ghigou

 

@Marc GHIGOU


Je vous remercie de vos deux commentaires qui tranchent avec l'hypocrisie médiatique de ces trente dernières années.
« Nous allons vers la vérité judiciaire » ose encore dire NOACHOVITCH alors qu'elle sait très bien que la vérité judiciaire est connue depuis l'arrêt de condamnation de la Cour d'assises de Nice en 1994.
Elle s'enorgueillit de la décision de la commission d'instruction portant seulement sur des précisions que devra apporter Laurent BRENIAUX, conseil en génétique, sur la portée de ses notes de synthèse. Elle se garde bien de révéler que tous ses autres arguments n'ont pas été retenus.
Et les pisse-copie reprennent en cœur sans poser les bonnes questions.
Bien cordialement.

 

Georges Cenci

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