Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'"Affaire Omar Raddad".
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

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Merci pour votre site, que j'ai pu partiellement parcourir mais suffisamment pour en juger la minutie du travail effectué

Courriel reçu le 4 Novembre 2013 de Eric.

Bonjour,
Merci pour votre site, que j'ai pu partiellement parcourir mais suffisamment pour en juger la minutie du travail effectué, ainsi que la qualité des articles, et la patience avec laquelle vous traitez l'ensemble des sujets.
J'aimerai avoir votre avis, ou bien peut-être être redirigé vers un article que je n'ai pas encore lu concernant le blocage de la porte. Wikipédia mentionne :
"Lors de la reconstitution demandée par les avocats d’Omar Raddad, ces derniers n'auraient pas réussi à bloquer la porte de l'extérieur tel que constaté lors de l'arrivée des gendarmes : positionnement du tube près des gonds à droite et du lit pliant contre la porte. Cependant, le détective Roger-Marc Moreau trouvera un procédé permettant facilement de bloquer ladite porte dans les mêmes conditions de l'extérieur, la démonstration sera filmée et diffusée, à plusieurs reprises, à la télévision (sur TF1 dans Témoin numéro 1 et Sans aucun doute, sur France 2 dans La marche du siècle)."
Qu'en est-il de cette pseudo-démonstration ? Reprend-elle les conditions réelles de la scène du crime ? M. Raddad aurait-il pu mettre en œuvre cette méthode ? Votre point de vue éclairé serait le bienvenu.
En vous remerciant à nouveau pour ce site, qui ne fait que conforter mon esprit critique envers les médias.
Meilleures salutations
Eric


Bonjour Eric ; Veuillez tout d'abord m'excuser pour le retard à vous répondre mais j'étais dans l'incapacité matérielle de le faire, n'ayant pris connaissance de votre mail seulement le 10 novembre.
Votre question porte sur un des éléments importants de ce dossier.
Pour m'éviter de le retranscrire, vous trouverez sur ce site le procès-verbal complet rédigé par le juge d'instruction, le jour du transport de justice le 18 février 1992 (pièce D282 du dossier de l'instruction).
Ce procès-verbal répond précisément à votre question et il est suffisamment explicite pour écarter la thèse de la mise en scène chère aux avocats de Raddad qui prétendaient que le meurtrier, après avoir tué Mme Marchal, avait mis en place, de l'extérieur, le dispositif que nous avions découvert. Ils ont prouvé le contraire !

photo 20

Lors de ce transport de justice, Me Leclerc, pour la partie civile, faisait observer que :
« Le lit, le chevron et le tube étaient souillés de sang mais que par contre les poignées intérieure et extérieure de la porte ainsi que la partie du mur placé à proximité immédiate de la serrure ne comportaient aucune trace de sang à l’arrivée des enquêteurs. »
Dans mon ouvrage j’apportais une appréciation complémentaire à la démonstration évidente et remarquable de précision, de logique et de bon sens du magistrat, qui tout en infirmant la thèse de la mise en scène prouvait que c’était bien Ghislaine Marchal qui avait dénoncé son meurtrier. Cette précision, je l’exposais ainsi dans mon rapport de synthèse :
« Le transport de justice du 18 février 1992 démontre l’impossibilité de la mise en scène d’un meurtrier qui sortant de la cave installerait un dispositif tel que celui conçu par la victime. D’autre part, si l’on admettait que c’est le meurtrier qui place le lit derrière la porte, ses mains auraient été tachées de sang. Or, cette matière organique est absente des poignées de la porte de la cave et sur le portillon situé en haut de l’escalier. J’aurais pu ajouter dans mon rapport de synthèse, comme je l’ai déclaré à la barre de la cour d’assises : « La thèse de la mise en scène est impossible et le juge d’instruction l’a démontré. Il faudrait pour être convaincu du contraire, que la défense ait pu démontrer comment le meurtrier a fait pour sortir de la cave après avoir marché dans la flaque de sang, touché tous les objets ensanglantés, sans laisser une quelconque empreinte de main sur la porte ou de semelle de chaussures sur le palier extérieur et les premières marches de l’escalier. D’ailleurs, dans leur démonstration, Mes Girard et Baudoux avaient été particulièrement gauches. »
Je n'ai subi aucune question de la défense après cette remarque.
Les experts en écriture avaient eux aussi formellement exclu la thèse de la mise en scène. Gilles Giessner, par exemple, relatait dans son rapport :
« Il est évident que notre étude recoupe le dossier : constatations objectives des premiers enquêteurs, informations données par les médecins légistes. Nos constatations sont trop liées à l’existence d’un affaiblissement physiologique du scripteur pour que l’on puisse retenir l’hypothèse d’une quelconque mise en scène. »
De toute évidence, la thèse de la mise en scène était absurde et n’a trompé ni gendarmes ni magistrats ni plus tard les jurés.
Les deux médias que vous citez voulant faire de l'Audimat ont donné, une énième fois, l'occasion à Moreau de se répandre pour la cause de Raddad (pardon de feu Vergès). Il est bien évident que cet individu, qui ne connaît pas les lieux, a construit sa démonstration à sa manière !
Ce qu'a réalisé Moreau, n'importe qui peut le faire. Mais dans les conditions réelles, en tenant compte des éléments incontournables du dossier tels que le positionnement du chevron, du tuyau en butée d'un dormant métallique situé au ras du sol, des traces décrites par le juge sur le tuyau métallique, l'absence de traces de sang sur les poignées de la porte du sous-sol, sur le palier extérieur et les premières marches de l'escalier alors que le palier intérieur est ensanglanté, sur le portillon etc, c'est impossible.
Il est bien évident que Raddad n'aurait pu mettre en œuvre une telle mise en scène. Pour quelles raisons aurait-il perdu du temps à tenter de faire croire à une mise en scène ; par ailleurs impossible à mettre en œuvre. N'oublions pas qu'il s'agit d'un meurtre spontané donc non prémédité. Raddad avait intérêt à quitter les lieux, le plus rapidement possible ; ce qu'il fît.
Alors qui croire ? Les gendarmes, les juges, les jurés ou ce farfelu qui se prétend, maintenant que les médias lui déroulent le tapis rouge, criminaliste. Avec son passé judiciaire c'est inquiétant que l'on puisse encore aujourd'hui lui accorder un quelconque crédit. Guy Hugnet dans son ouvrage ne révélait-il pas ses déboires judiciaires ? J'avais, dans le mien, laissé entendre que ce bellâtre n'était guère recommandable et avait encouragé les journalistes à être un peu plus curieux sur son passé. Lequel a posé les bonnes questions ? Il a encore tellement de gogos à gruger que c'était peut-être l'occasion d'alerter de futures victimes.

J'espère avoir répondu à votre question. Pardonnez mes longueurs.
Très cordialement.
Georges CENCI

Georges Cenci

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riton riton ·  24 novembre 2013, 12:42

Une question à laquelle je ne trouve pas de réponse, si la victime a été frappée avec le chevron, les rapports et les photos le démontrent il a dû se produire des projections de sang une fois le crâne ouvert comment ne peut on pas relever sur les vêtements ou sur les chaussures qui permettent de retrouver des traces de poussière de caves, vous me dirait qu'il s'est changé mais pour ses chaussures malgré le nettoyage on retrouve de la poussière mais pas de sang...

Georges Cenci Georges Cenci ·  25 novembre 2013, 19:01

@riton : C'est une question à laquelle j'ai déjà répondu sur le site. Je vous remercie de bien vouloir vous reporter à la rubrique QUESTIONS/REPONSES " les experts ont-ils pu déceler des traces de sang sur les vêtements de Omar Raddad ? " ici : http://omarlatuee.free.fr/index.php... .
Très cordialement.

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