Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'"Affaire Omar Raddad".
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Existe-t'il un compte-rendu du procès d'Omar Raddad en assises ?

Echange de courriels entre Guillaume et Georges Cenci. (Janvier 2013)

Bonjour monsieur je suis un élève de seconde et je dois reconstituer le procès d'Omar Raddad. Après avoir lu tous vos commentaires et même commander votre livre je voudrais vraiment pouvoir éclaircir les quelques zones d'ombre qui subsistent dans mon esprit afin de pouvoir comprendre, dans l'objectif de mon exposé.
J'ai des questions, que je vous rédigerai mercredi mais j'aimerais savoir s'il était possible de se procurer une copie du procès de Omar Raddad.
Merci. Cordialement.

Bonjour Guillaume.
Le code de procédure pénale édicte dans ses articles 376 à 379 que le greffier de la cour d'assises écrit l'arrêt dans lequel sont mentionnés les textes de lois appliqués, le nom du ou des magistrats du ministère public. Un procès-verbal signé par le président de la cour d'assises et le greffier est dressé à l'effet de constater l'accomplissement des formalités prescrites. Ce procès-verbal est dressé dans le délai de trois jours au plus tard du prononcé de l'arrêt.
Ce procès-verbal n'est pas le relevé intégral des réponses de l'accusé, ni du contenu des dépositions, sans préjudice toutefois de l'exécution de l'article 333 concernant les additions, changements ou variations dans les déclarations de témoins. Si tel est le cas, le président fait dresser d'office ou à la requête du ministère public ou des parties, par le greffier, un procès-verbal des additions, changements ou variations qui peuvent exister entre la déposition d'un témoin et ses précédentes déclarations. Ce procès-verbal est joint à celui des débats.
Vous n'y trouveriez pas, comme vous l'espériez le compte-rendu intégral de l'oralité des débats. Seul le fait d'assister à un procès d'assises vous permet de suivre le débat et de comprendre l'affaire qui est jugée.

Comme vous n'étiez pas né en 1992, il ne vous reste qu'à suivre le déroulement du procès à partir de mon ouvrage. Mais auparavant, pour bien comprendre cette affaire, il convient de lire ce qui précède le procès car c'est sur les actes de police judiciaire, les témoignages et les expertises que le débat s'instaure. Le procès est le prolongement de l'information judiciaire qui met à la disposition de la cour, des actes sur lesquels les magistrats et le jury doivent se prononcer sur l'innocence ou la culpabilité de l'accusé.

En ce qui concerne plus précisément le procès sur lequel vous devez travailler, un procès-verbal a été rédigé conformément aux articles supra. Il était noté la durée de la session, le nom du président, ceux des magistrats composant la cour, celui du ministère public et du greffier. Il portait mention de l'audience publique, de l'accusation, de l'introduction des jurés de session, de l'accusé et de ses conseils, de la partie civile et de son conseil.
L'accusé affirmant ne pas parler suffisamment la langue française et ne souhaitant s'exprimer qu'en langue arabe, un interprète agréé était commis d'office par le président.
Sans entrer dans le détail, le greffier faisait ensuite l'appel des jurés ; le président procédait au rappel des droits de récusation et au tirage au sort du jury de jugement (composé en l'espèce de 9 jurés titulaires et 3 jurés suppléants). Venait ensuite la prestation de serment, l'appel des experts, des témoins cités par le ministère public, la partie civile et l'accusé. Après la lecture de l'ordonnance de renvoi de la chambre d'accusation de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, le président procédait aux interrogatoires de l'accusé, des témoins, des experts. Il interpellait les parties quant à l'absence de certains témoins cités et non comparants. Il ordonnait, les conseils de l'accusé ne renonçant pas aux comparutions et auditions de certains témoins défaillants, que ceux-ci soient activement recherchés.
Le procès-verbal faisait ensuite la narration des débats, des mentions des additions pouvant exister entre les dépositions de certains témoins et leurs précédentes dépositions, la présentation puis le bris de scellés à la cour, au jury, au ministère public, au témoin, à l'accusé et aux parties, la lecture de certaines auditions en vertu du pouvoir discrétionnaire du président, le changement de deux jurés légitimement empêchés.
Après l'énoncé par le président des questions qu'il poserait d'office et celle subsidiaire, parole était donnée successivement au représentant de l'accusation, à un des conseils de l'accusé, puis à la partie civile et au deuxième avocat de l'accusé lequel a eu la parole en dernier. Après lecture de l'article 353 du code de procédure pénale, l'audience était suspendue, la cour et les jurés se retiraient dans la chambre de délibération. Après reprise de l'audience, le président donnait lecture de l'arrêt de condamnation et avertissait le condamné qu'il avait 5 jours pour se pourvoir en cassation. Le président déclarait l'audience levée le 2 février 1994 à 18 heures.
Le procès-verbal était signé par le greffier et le président le 5 février 1994.

Guillaume, vous constatez qu'il n'est pas développé dans ce procès-verbal les contenus des auditions, des témoignages et des expertises.
Dans l'attente de vos questions sauf si, à la lecture du chapitre sur le procès de « Omar l'a tuée », vous avez obtenu réponses à vos légitimes interrogations.

Après votre exposé il me serait agréable de l'apprécier.
Cordialement.

expose.jpg

Bonjour, j'ai réussi à me procurer votre ouvrage et après avoir adoré votre livre qui ma passionné, je n'ai pas trouvé de parties qui parlent des raisons pour lesquelles le corps de madame Marchal a été si vite incinéré ? Merci de votre réponse.
Cordialement.

Bonsoir Guillaume,
J'ai posté sur mon site une réponse assez détaillée qui devrait vous aider pour votre travail. Sur le site, à la rubrique questions/réponses, je développe dans un billet les raisons pour lesquelles le corps a été incinéré (et non pas si vite incinéré).
D'autre part, je suis surpris qu'à la lecture de mon ouvrage vous n'ayez pas trouvé le ou les passages qui en parlent (pages 247 et 248 ; 369 à 371 ; 378)

Je vous souhaite de réaliser un bon travail.
Cordialement

Georges Cenci

Administrateur : Georges Cenci

Restez au courant de l'actualité et abonnez-vous au Flux RSS de cette catégorie

Soyez le premier à réagir sur cet article

Ajouter un commentaire Fil des commentaires de ce billet

No attachment



À Voir Également

J'ai longtemps cru en l'innocence d'Omar Raddad

[Message de Kévin reçu par courriel, publié avec son autorisation]  

Lire la suite

Le délire médiatique qui a fait de Raddad un martyr

[Courriel reçu de Romana, le 5 Mars 2024]   Cher Monsieur Cenci, J’ai pris beaucoup de plaisir à la...

Lire la suite