Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'"Affaire Omar Raddad".
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

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Quand les deux fameux ADN, qui motiveraient une éventuelle nouvelle décision de révision, ont-ils été prélevés ?

Le 24 mars 2000, M. Bernard Peyrat, conseiller à la Cour de cassation et membre de la commission de révision des condamnations pénales rendait une ordonnance (99REV 012) commettant Melle Marie-Hélène Cherpin, experte près la Cour d’appel de Paris et directrice du laboratoire de police scientifique de Paris aux fins :

  • De déterminer la nature, l’origine et le sexe de la matière composant les traces de l’inscription OMAR M’A TUER et OMAR M’A T et de celles laissées par une main ;
  • De procéder à la comparaison génétique des deux ;
  • D’examiner les prélèvements effectués sur Mme Marchal afin de déterminer s’ils étaient exploitables en vue d’une analyse génétique et dans ce cas, de réaliser une comparaison génétique avec les traces (inscriptions et main) présentes sur la porte.

Dans son rapport l’experte se servait des scellés que la brigade de recherches de Cannes avait réalisés en son temps c’est-à-dire 9 ans auparavant et qui avaient déjà été exploités par divers laboratoires.
Elle réalisait des prélèvements sur les deux portes de question et concluait que celle de la cave à vins supportant l’inscription OMAR M’A TUER, montrait un mélange d’au moins deux ADN dont au moins un d’origine masculine. Les caractéristiques génétiques étaient différentes de celles de Mme Marchal. Quant à la porte de la chaufferie supportant l’inscription OMAR M’ T, les prélèvements montraient des caractéristiques génétiques identiques à celles de la victime, et la présence de deux ADN masculins en très faible proportion qui ne pouvaient être caractérisés.
D’autre part, au niveau de l’empreinte palmaire, était constaté un mélange d’au moins deux ADN dont au moins un d’origine masculine ; ce second ADN masculin étant probablement différent du précédent. Elle ajoutait que sa valeur statistique était trop faible pour permettre une exclusion certaine.

Une deuxième expertise était confiée à ce même expert afin de procéder à diverses comparaisons notamment sur le chevron (hyper pollué après préservation par les gendarmes car manipulé depuis par des dizaines de mains : experts, enquêteurs, témoins, avocats, magistrats, président de la cour d’assises, jurés et moi-même qui m’en suis servi pour démontrer le système de blocage de la porte du sous-sol lors du procès d’assises).
L’expert relevait que le profil génétique de Raddad était différent des ADN mis en évidence sur les portes mais que l’ensemble de ces données était trop partiel pour permettre des conclusions statistiquement pertinentes.

non-aseptie.jpgLe 25 juin 2001, la commission de révision rendait un arrêt de saisine de la chambre criminelle de la Cour de cassation statuant comme cour de révision mais dans ses attendus, elle ne manquait pas de noter que les portes supportant les inscriptions avaient pu être manipulées sans précaution et examinées par de nombreuses personnes, enquêteurs, experts, journalistes…
Neuf ans après le meurtre, ces scellés n’offraient plus aucune garantie d’asepsie parfaite pour réaliser une expertise probante. Nous avions protégé ces portes en vue des expertises à venir lors des opérations de police technique mais, depuis, ces deux scellés ont été exploités et examinés par de nombreux laboratoires, exposés à la vue de la cour d’assises lors du procès, approchés par les avocats dont Vergés, par de nombreux journalistes etc...

Reportage de FR3 du 31/01/1994. Source ina.fr

J’avais écrit en son temps et avant de connaître la décision de la commission de révision que ces ADN étaient des ADN de contamination. L’arrêt de la cour de révision me donnait raison. Dont acte.

Georges Cenci

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Georges Cenci Georges Cenci ·  11 janvier 2013, 18:23

Sur cette photographie, je constate la présence de deux hommes penchés sur l'écriture de Mme Marchal. Et que vois-je ! Maître Petillaut, l'assistant de Me Vergés, examinant les lettres de sang. Si l'on avait retrouvé son ADN en serait-il un suspect pour autant ? C'est cela les ADN de contamination.

Bob Bob ·  14 janvier 2013, 15:47

Les traces génétiques relevées n'ont été retrouvées QUE mêlées au sang de Mme Marchal. Pas ailleurs. Et pourtant, on les a cherchées ailleurs!
Elles se trouvaient sur le chevron, et sur les deux portes, ces trois éléments étant à distance les uns des autres, ce qui prouve qu'il ne peut s'agir d'ADN de contamination.
Qu'y a t'il de si horrible à cacher dans cette histoire pour qu'on se serre les coudes à ce point autour d'un dossier qui ne tient plus et d'une façon aussi flagrante ?

Georges Cenci Georges Cenci ·  16 janvier 2013, 10:36

@Bob : Bonjour cher Monsieur.
J'ai réuni vos trois commentaires pour une réponse unique.

En ce qui concerne les traces de sédiments j'ai écrit un billet qui semble ne pas vous convaincre. Peu m'importe ! Mais que vous le vouliez ou non il y avait des particules de poussière, à l'état de traces, du sous-sol de la cave sur les semelles des chaussures et dans la texture du pantalon de Raddad. Vous rapprocherez ce constat d'autres éléments que je développe dans la réponse à ma question sur ce sujet (fréquence de lavage des vêtements).
Ces sédiments de poussière sur les vêtements de Raddad ont toujours gêné la Défense qui prétextait que des sédiments identiques se retrouvaient dans les caves des maisons avoisinantes. Mais vous ne trouverez aucune pièce cotée au dossier faisant référence à une comparaison avec d’autres sédiments ? Il n’en existe pas. Aucun autre prélèvement n’avait été prescrit, à juste raison, dans un autre sous-sol. J'ai toujours pensé que ces sédiments dérangeaient vu qu’ils provenaient exclusivement de la cave de La Chamade !
Par contre vous citez des propos que l'expert aurait tenus à la barre de la Cour d'assises ; comme si vous aviez assisté au procès ; ce qui est possible ! Mais vous avez dû mal entendre car à la barre de la Cour d'assises, l'expert s'en était tenu à ses conclusions. Il n'a jamais déclaré ce que vous avancez. Ce que vous écrivez ce sont les paroles de Me Vergés que vous avez dû lire dans un média quelconque. Il ne faut pas confondre cher Monsieur.
Par contre, lors de son réquisitoire, l'avocat général qui soutenait l'accusation avait déclaré (j'étais présent, je pense avoir bien entendu) : « Sous ses chaussures, on a trouvé de la poussière de la cave, et on interprète cette preuve. On nous dit que l’on peut la trouver sur n’importe quel chantier ! Mais sur quel chantier Omar Raddad est-il allé ? »
En conclusion de cette question, vous savez ou vous ne savez pas que le juge n'est pas tenu par les conclusions expertales. Je pense que, dans ce dossier, les magistrats et le jury s'étaient convaincus que dans un temps contemporain au meurtre, le sieur Raddad se trouvait dans le sous-sol de la Chamade. Mais vous n'êtes pas obligé de me croire.

Quant à votre deuxième commentaire, je ne vais pas revenir une énième fois sur le système de fermeture de la porte. Bien vouloir vous reporter au billet qui y est consacré et aux arrêts de la Commission de révision, de la Cour de révision des condamnations pénales et des observations de l'avocat général que, avec un peu d'effort, vous trouverez sur ce site.

Même réponse en ce qui concerne les ADN. J'ai déjà répondu à ce genre de question. Il vous faut vous reporter à mes billets et aux arrêts sus-mentionnés.

Vos questions attestent d'une façon évidente que vos connaissances sur ce dossier sont limitées et que vous prêtez facilement une oreille attentive aux idées qui vous conviennent.
Cher Monsieur, il n'y a rien à cacher dans ce dossier, la preuve c'est que vous avez matière à réflexion en lisant les textes que je mets en ligne et qui se rapportent uniquement à cette affaire. Libre à vous de vous faire une opinion. Cependant je vais encore vous contredire, ce dossier « tient » très bien et je vous invite encore une fois à la lecture des arguments contenus dans l'arrêt de la plus haute juridiction judiciaire française.
Faites un effort de lecture et d'analyse.
Cordialement.

Bob Bob ·  16 janvier 2013, 15:41

Ce n'est certainement pas en se reportant sans cesse à votre enquête que l'on avancera.
Aucun élément scientifique n'a été formellement, j'insiste, formellement à charge. Pourtant le doute n'a pas profité à l'accusé, c'est l'enquête qui a fixé le sort de Mr Raddad.
Vos seules réponses, en résumé, et pour tous ceux qui semblent intervenir à contre courant, si j'ose dire, c'est : "C'est comme ça, pas autrement ! reprenez les éléments de l'enquête ! lisez mon livre ! ( enfin si vous savez lire...)." Réponses disqualifiantes !
Je vous rassure, c'est bien parce que nous lisons et que nous analysons que l'on se prend en pleine figure toutes ces invraisemblances ou improbabilités.
Quant à ma connaissance du dossier, elle est loin même très loin d'être limitée et ce n'est pas très arrangeant, je vous comprends.
De mon côté, je ne vous conseille aucun effort de lecture et d'analyse, il y a longtemps que j'ai compris que c'était au-dessus de vos forces.

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