Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'"Affaire Omar Raddad".
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Omar Raddad n'avait-il vraiment aucun alibi ?

Dans mon ouvrage (Omar l'a Tuée - pages 87 à 100) j'ai développé les vérifications de l'alibi allégué de Raddad et démontré ses contradictions. Je ne vais pas reprendre in extenso ce que j'ai écrit mais seulement synthétiser davantage.

Dans le cadre de sa garde à vue, Raddad était longuement entendu sur les circonstances de l'évènement, son emploi du temps le dimanche 23 juin 1991 et pendant le créneau horaire où le meurtre était susceptible d’avoir été commis ; ses déclarations fidèlement retranscrites. A aucun moment Raddad ne se « coupait » dans ses réponses. Son alibi, maintes fois répété et affirmé, était enregistré par des officiers de police judiciaire différents mais aussi, plus tard, par des magistrats.

Les vérifications portaient sur les lieux suivants : le « Mas St-Barthélémy » ; la boulangerie « la Huche à pains » ; l'immeuble « le Lotus » et enfin sur la cabine téléphonique du Cannet.
Aucun élément ne contredisait le départ de Raddad à 12 heures du « Mas St-Barthélémy » où il travaillait le dimanche. Francine Pascal, sa fille Arlette et son gendre Roland Boisson n'avaient pas remarqué le départ de leur employé. Un test pratiqué avec un véhicule diesel plus bruyant que le cyclomoteur du jardinier démontrait que le démarrage du moteur n’était pas audible de la terrasse où cette famille déjeunait.
L'enquête nous conduisait ensuite à la boulangerie du Val de Mougins « la Huche à pains » que Raddad, au cours d'un transport sur les lieux, désignait aux enquêteurs comme celle dans laquelle il prétendait s'être rendu.
Il n'est pas inutile de préciser que pour mieux identifier ce commerce, il avait mentionné que c'était celle devant laquelle il n'y avait pas de marche (à la différence de l'autre boulangerie à laquelle il sera fait allusion par la suite pour les besoins de la Défense !).
Les investigations démontraient le contraire (cf. Qu'en est-il de cette fameuse boulangerie ?) Les témoignages généraient des détails qui se révélaient importants et confondaient Raddad. La première partie de son alibi s’effondrait.
Puis, nos recherches se déplaçaient au « Lotus », son domicile au Cannet. Il était nécessaire de vérifier si Raddad s'y était rendu, comme il le prétendait, entre 12 heures 15 et 12 heures 20. Les témoignages se recoupaient et démontraient que Raddad n'était pas venu à l'immeuble dans ce créneau de temps. Toutes ses assertions se retournaient contre lui.

Les actes d’enquête établissaient incontestablement qu’aucune personne n’avait vu ou même aperçu Omar Raddad, tant à la boulangerie du Val de Mougins qu’à la résidence du Lotus. Son alibi ne tenait pas. Toutes ses affirmations se révélaient fausses, jusqu’au moindre détail.
Pourtant, il n’en n'était pas avare. Mais en fait, elles se retournaient pratiquement toutes contre lui, lui ôtant toute crédibilité.

Nos investigations révélaient également que Raddad n'en était pas à quelques contradictions près ! Tout d'abord quant à certains détails liés au déjeuner : c'est sa belle-sœur, Fathia Cherachni, qui contredisait une de ses déclarations sur ses habitudes alimentaires, lorsqu'il lui arrivait de venir déjeuner chez lui. Le fait d'avoir regardé l’émission télévisée « Le juste prix », n'était pas un argument décisif dans la mesure où il déclarait suivre régulièrement ce jeu dont il précisait même le nom de l'animateur.
Raddad indiquait aux enquêteurs avoir aperçu trois arabes sur le chemin St-Barthélémy alors qu’il quittait le mas de Francine Pascal. L’enquête d’environnement n'infirmait ni confirmait ses dires. Pourtant, combien de dimanches ai-je passé sur ce chemin avec Patrice Gervais ! Nous n’avons jamais observé la présence de maghrébins y déambulant. Ce détail n’avait finalement aucun lien de causalité, mais il démontrait toutefois que Raddad était un homme rusé, insinuant ainsi que c’est parmi ces trois hommes que nous devrions rechercher le meurtrier ! Donc, comme il l'avait déclaré, "un arabe" ! Si de plus, l'un d'entre-eux avait pu se prénommer Omar ! Quelle aubaine ! Lorsqu'il confiait ceci aux gendarmes, Raddad savait que son prénom était inscrit sur les portes du sous-sol !

Une autre contradiction était mise à jour suite à une audition que le juge d'instruction Jean-Paul Renard recueillait de l'inculpé le 11 octobre 1991 :

« Lors du séjour de mon épouse à Toulon, j’ai téléphoné régulièrement à ma belle-famille. Les premiers jours, je téléphonais quotidiennement et par la suite, j’ai espacé mes appels. Pour cela, j’utilise de manière habituelle une cabine téléphonique qui se trouvait à côté de chez moi. »... « Ma dernière communication a été passée le dimanche qui précédait mon départ pour Toulon, il était une heure moins le quart et je n’ai pas retéléphoné par la suite ».

200709112148_h192.jpgFaux. Raddad ne téléphonait que rarement à son épouse. Son dernier appel à celle-ci datait du lundi 24 juin avant de prendre le train pour Toulon et non du dimanche, comme il l'avait précisé au juge d'instruction. J'avais noté que le mensonge était chez Raddad une seconde nature ! Pour vérifier ses dires, nous avions entrepris, à grande échelle et bien avant que nous ayons connaissance de sa déposition, des investigations sur les cabines téléphoniques. Je cite mon rapport de synthèse :

« Dans un premier temps, nous recensons les cabines publiques implantées dans le voisinage de l’inculpé en raison de ses déclarations faisant état d’un appel à sa belle-famille, le dimanche 23 juin 1991 en soirée. France-Télécom nous adresse les listings des communications établies à partir de ces cabines. Aucun appel à destination de Toulon n’est enregistré. Affinant nos recherches, nous identifions toutes les cabines implantées sur l’itinéraire : chemin St-Barthélémy - domicile Omar Raddad. C’est à partir d’une cabine, la n°407, installée rue Franklin Roosevelt au Cannet, qu’un appel est enregistré à 12 h 51 min 19 s, le 23 juin 1991 à destination de Chérachni Aïcha, belle-mère de l’inculpé. Cette communication a duré 2 min 17 s. La cabine fonctionne à carte. Dès le départ de l’enquête, des contradictions apparaissent en ce qui concerne cet appel téléphonique. C’est tout d’abord Omar Raddad, pendant sa garde à vue, qui ne le précise pas et le situe à plusieurs reprises en début de soirée. L’enquête détermine qu’aucun autre appel n’a été passé ce jour-là à destination du domicile de sa belle-famille.
Dans le but de vérifier la déposition de l’inculpé qui déclare qu’il appelait régulièrement son épouse à Toulon, nous consultons, pour la période du 1er au 24 juin 1991, les dizaines de milliers de communications établies à partir des 333 points-phones et 564 cabines publiques de la région cannoise. Dix appels ont été recensés ».

Mais tout cela comme je l'ai écrit n'était que détail d’une enquête prétendument bâclée ! Détail d’un inculpé qui se souvenait du prix des pâtisseries mais oubliait cette communication. Mais est-ce bien lui qui avait téléphoné ? Comment Raddad avait-il pu oublier cet appel téléphonique, dont il ne fera état par courrier que le 2 juillet 1991 ? En tenant compte des éléments probants du dossier, à savoir l’heure à laquelle Raddad quittait le « Mas St-Barthélémy » et l’heure à laquelle cet appel était recensé, il s’écoulait 51 minutes. Plusieurs minutages des itinéraires étaient réalisés, dans les conditions les plus approchantes, avec un cyclomoteur identique à celui de l'inculpé. Toutes les possibilités étaient plusieurs fois considérées. Quelle que soit la situation, déclarée ou supposée, il disposait, hors délais de circulation, de 35 à 40 minutes, délai largement suffisant, pour se rendre à La Chamade et accomplir son forfait.
Je suppose que c’est lui qui avait téléphoné de la cabine publique malgré sa révélation tardive et les manœuvres maladroites de sa femme et de sa belle-sœur, Laziza Chérachni. Quel crédit fallait-il apporter aux contradictions des deux femmes qui, à chaque interrogatoire, sombraient dans le mensonge et les pertes de mémoire ! Mémorables ces auditions !

L’étau se refermait ainsi, peu à peu mais inexorablement sur Omar Raddad. Son alibi ne se vérifiait pas. L'arrêt de renvoi de la Chambre d'accusation de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence du 14 avril 1993 devant la Cour d'assises des Alpes-Maritimes mentionnait expressément l'absence d'alibi de l'inculpé. Plus tard, ce constat n'échappait pas à Laurent Davenas, l'Avocat général devant la Cour de révision des condamnations pénales qui soutenait devant la Cour que Raddad avait fourni pour les heures cruciales du drame un emploi du temps contredit par les investigations.

Georges Cenci

Administrateur : Georges Cenci

Restez au courant de l'actualité et abonnez-vous au Flux RSS de cette catégorie

Fabien Fabien ·  10 avril 2014, 00:30

Bonjour,

Concernant l'alibi, comment expliquer que M. raddad indique avoir vu M. Gaye dans le hall de l'immeuble qui y est effectivement passe' a' cette heure ?

Concernant la boulangerie, certains sites indiquent que les vendeuses ont dit
"«Je ne peux absolument pas certifier si Raddad Omar est venu ou non à la boulangerie. En effet, le dimanche est un jour de grande affluence.» L'autre: «Je n'ai aucun souvenir de cet homme. En ce qui me concerne, je ne me souviens pas de l'avoir servi " Le dimanche ", on ne fait pas très attention aux clients.»
Est ce vrai ?

D'avance merci

Georges Cenci Georges Cenci ·  11 avril 2014, 06:15

@Fabien : Bonsoir.
Certains sites dites-vous ! Mais ces sites vous informent-ils vraiment ? A partir de quels documents ou pièces du dossier de l'instruction ?
Je vous invite à lire gratuitement mon ouvrage (http://omarlatuee.free.fr/index.php...) qui apporte toutes précisions quant aux questions posées ( n'hésitez pas, il est en libre lecture ! )
Je vous indique les pages qui évoquent votre première interrogation : 49, 92 à 94, 224, 225, 266, 275 ; vous y lirez notamment que Raddad déclare avoir vu M. Gaye et il est extraordinaire de constater qu'à aucun moment celui-ci ne s'est retrouvé seul. Il était accompagné de sa femme, son fils et leur chien.
Quant à votre question sur le boulangerie, j'ai déjà répondu maintes fois à cette question. Lire les pages qui, je pense, vous apporteront réponse : 47 à 49, 88 à 91, 222 à 224.
Je vous prie de croire à l'expression de mes cordiales salutations.

Fabien Fabien ·  11 avril 2014, 13:19

Merci M. Cenci pour votre réponse. Je prendrai le temps de lire et je reviendrai vers vous.

Je crois en la culpabilité de M Raddad (mais ce n'est qu'une croyance) car toute autre hypothèse me semble en l'état moins crédible.

Toutefois si l'on suit vos éléments, il me semble que l'on peut conclure que le crime a eu lieu vers midi sauf à considérer que Mme Marchal est restée de très longtemps en peignoir alors qu'elle a annoncé devoir se préparer rapidement dans sa dernière discussion téléphonique. A partir de la le crime a du être assez rapide (quelques minutes de dispute, quelques minutes d'attaque puis quelques minutes pour le vol si vol il y a eu). A partir de là il est probable qu'il a du quitter les lieux vers 12h15 ou 12h20. Pourquoi alors n'a t'il pas fait en sorte de se procurer un alibi en se faisant voir par exemple dans son quartier ? Qu'à-t-il fait ensuite à part ce coup de fil de deux minutes dont il ne parle même pas au début ?
Vous voyez le manque d'alibi sur toute cette période comme un fait accablant, je vois plutôt ça comme un point surprenant.

Autre point surprenant, c'est l'absence de sang sur la poignée de porte. Si votre explication se tient il me semble toutefois qu'en passant juste devant on aurait pu imaginer qu'elle essaie tout de même une fois d'ouvrir cette porte, non ?
Enfin sait on pourquoi il a fermé à clé la porte de la cave ?

Bref si je pense que la culpabilité de M Raddad est de loin la plus probable, il me semble pour autant qu'il subsiste des interrogations, ces interrogations faisant subsister le doute, malheureusement pour tout le monde (interrogations relancées par les différentes expertises sur l'écriture par exemple).

Georges Cenci Georges Cenci ·  12 avril 2014, 08:27

@Fabien : Dernièrement, vous m'avez posé une question relative à la boulangerie. J'ai omis de vous conseiller de lire ce que j'avais répondu à un questionnement sur ce point de détail. Vous le trouverez à la rubrique Questions/Réponses ; sous-rubrique « Qu'en est-il vraiment de cette boulangerie dont on a tant parlé ? » ; ici : http://omarlatuee.free.fr/index.php...
Aujourd'hui vous me posez d'autres questions auxquelles il me semble avoir déjà répondu. Sauf erreur de ma part.
Tout d'abord vous évoquez l'heure approximative du meurtre. Bien vouloir vous reporter à la même rubrique ; sous-rubriques « Quels sont les éléments qui permettent de situer le lieu de l'agression ? » - « Pourquoi Mme Marchal se trouvait-elle dans le sous-sol de la résidence? » - « Comment démontrez-vous la date de la mort ? » ; ici : http://omarlatuee.free.fr/index.php...
Pourquoi Raddad ne pense pas à se procurer un alibi. Lire la sous-rubrique : « Quel est le mobile du meurtre ? » ; ici :http://omarlatuee.free.fr/index.php... Il faut considérer que Raddad avait pris la décision, la veille seulement, de venir travailler chez Mme Pascal. Son but, inavoué, était de se rendre à la Chamade non pas pour tuer Mme Marchal mais pour lui quémander, une énième fois, une avance sur salaire. Raddad n'avait pas prémédité le meurtre. Il n'a pas été mis en examen pour assassinat mais pour homicide volontaire et condamné comme meurtrier. Si Raddad avait prémédité du tuer Mme Marchal, nul doute qu'il aurait pensé à se forger un alibi, se faire voir, se faire remarquer ; il est assez rusé, imaginatif, calculateur et madré pour cela ! Tel n'était pas le cas et nous avons pu déterminer que ses assertions n'étaient que des allégations dont nous avons démontré l'inconsistance. Celles-ci ont été « passées au peigne fin » et se sont retournées contre lui démontrant l'absence d'un alibi crédible. Je vous invite aussi à lire la sous-rubrique « Omar Raddad avait-il des difficultés financières ? Est-ce la raison des demandes d'avance sur salaires à ses employeurs ? Est-ce l'explication du meurtre ? ; ici : http://omarlatuee.free.fr/index.php...
Qu'a-t-il fait entre le moment où il quitte La Chamade et celui où il reprend son travail chez Mme Pascal ? Vous avancez que Raddad a pu quitter La Chamade vers 12 heures 15/12 heures 20. Ce créneau horaire est plausible, peut-être plus, peut-être moins ; jamais aucun témoignage ne viendra apporter une certitude ou une contradiction. Raddad reprend son travail vers 13 heures au Mas St-Barthélémy. 45 à 50 minutes. C'est court et long à la fois.
Comment le sieur Raddad a-t-il fait pour oublier l'appel téléphonique passé en cours de route ? Comme je l'ai exprimé dans mon ouvrage, Raddad ne fait état de cet appel seulement le 2 juillet 1991. Hélas pour lui - qui déclarait avoir téléphoné en soirée à sa belle-famille - nous l'avions déjà remonté en « épluchant » les dizaines de milliers d'appels téléphoniques des cabines publiques de Cannes (page 98 Omar l'a tuée).
Raddad qui se souvient du prix des pâtisseries à la boulangerie mais oublie cette communication ! Mais est-ce bien lui qui a téléphoné ? En tenant compte des éléments probants du dossier, à savoir l’heure à laquelle Raddad quitte le mas St-Barthélémy et l’heure à laquelle cet appel est recensé, il s’écoule 51 minutes. Plusieurs minutages des itinéraires ont été réalisés, dans les conditions les plus approchantes, avec un cyclomoteur identique à celui de Raddad. Toutes les possibilités ont été plusieurs fois considérées. Quelle que soit la situation, déclarée ou supposée, il dispose, hors délais de circulation, de 35 à 40 minutes, délai largement suffisant, pour se rendre à La Chamade et accomplir son forfait (cf. Omar l'a tuée).
Lire également les sous-rubriques « Quel est, selon vous, le scénario de l'agression ? » ;ici : http://omarlatuee.free.fr/index.php... et « Omar Raddad n'avait-il vraiment aucun alibi ? » ; ici : http://omarlatuee.free.fr/index.php...
L'absence de sang sur la poignée de porte. Mme Marchal se savait emprisonnée dans ce sous-sol sans issue. Elle ne touche pas la porte de la cave car elle sait que c'est inutile ayant entendu son meurtrier refermer la porte à clef à son départ. Ce qui prouve sa lucidité. Lire aussi la sous-rubrique « Que fait Ghislaine Marchal après le départ de son agresseur ? » ; ici : http://omarlatuee.free.fr/index.php... et l'expertise sur la lucidité de la victime.
Sait-on pourquoi il a fermé à clé la porte de la cave ? Tout simplement pour éviter que sa victime ne puisse donner l'alerte si elle avait eu assez de ressources pour le faire.

Je pense vous avoir donné quelques pistes de réflexion pour asseoir votre propre conviction. Mais qu'il me soit permis de vous conseiller, avant de poser une question, de vérifier si la réponse n'est pas déjà sur le site, que ce soit à la rubrique Questions/Réponses, dans mon ouvrage en libre lecture ou autres pièces de procédure.
Je vous remercie de votre intervention et vous prie de croire à mes sentiments les plus cordiaux

Fabien Fabien ·  13 avril 2014, 00:07

Bonsoir Monsieur,

Merci pour votre réponse détaillé. J'avais bien lu les éléments de réponse que vous apportez mais ils me questionnent justement même s'il s'agit de détails qui s'effacent devant l'ensemble des éléments de preuve que vous expliquez dans votre livre. Aussi ces questionnement ne remette pas en cause l'idée que je me fais de la culpabilité de M. Raddad mais je pense pour autant qu'il est bon de les exprimer :

1) pour le comportement de M. Raddad : Il me semble presque certain pour les raisons que j'ai expliqué précédemment que M. Raddad a du quitter le lieu du crime vers 12h15/12h20. Que fait-il ensuite ? Pourquoi ne fait-il pas en sorte d'être vu dans son quartier vers 12h40 (chose qui lui était possible sans qu'il y ai préméditation) ? Pourquoi revient il plus tôt que d'habitude chez Mme Pascal au risque de paraître louche et de paraître ne pas être rentré manger ? Pourquoi ne profite t il pas de cette pause du midi pour nettoyer toute trace éventuelle sur lui ? Pourquoi cet appel et ne pas en avoir parlé immédiatement (peut être parce qu'il pensait sur cela n'allait pas s'intégrer dans son alibi fictif ?) ?
2) pour l'alibi : j'ai lu ce qui concerne la boulangerie dans votre livre et c'est très clair et détaillé. A première lecture, cela me semblait un coup de bluff possible de M. Raddad, tout comme le coup du juste prix (après tout sur ces coups de bluff il prenait un risque assez faible (il savait la boulangerie ouverte, il lui était facile de détailler une vendeuse et le prix des pâtisseries). Par contre, concernant M. Gaye je ne comprends toujours pas. C'était un coup de bluff et une prise de risque insensée car ce Monsieur aurait pu être n'importe où et incroyable il était dans le hall, certes pas seul mais il y était. C'est un point incroyable.
Concernant l'autre résident, peut être aurait il été possible de montrer une photo de chaque résident à M. Raddad pour voir lequel il désignait, dans quel condition et interrogée la dite personne ? Concernant le juste prix, lui a t il été demandé ce qui c'est passé dans l'émission, qui a gagné ... ?

J'ai bien pris note de votre réponse sur la poignée de porte, c'est certainement l'explication (c'est en tout cas la plus probable) mais j'avais aussi trouvé cela surprenant de ne même pas essayez une fois en passant juste devant, par acquis de conscience.

Pour la fermeture à clé de la porte, votre explication est sûrement la bonne mais là aussi je ne comprends pas. Après une telle agression, il me semble que la première chose que ferait un coupable serait de s'assurer du décès de la victime. Or, si la victime est morte, elle ne peut plus se sauver, non ?

Ces éléments font de Raddad est fort piètre assassin qui laisse sa victime survivre, ne se fait voir de personne ensuite, n'efface pas des traces sur ses affaires, ne va voler que de l'argent ;chose qui attirerait les soupçons sur lui, n'essaie pas de faire croire à une effraction pour détourner les soupçons...

Vous remerciant à nouveau pour le temps que vous me consacrer.

Cordialement

Fabien

Georges Cenci Georges Cenci ·  16 avril 2014, 08:03

@Fabien :
Sur le comportement de M. Raddad : Je pense avoir plusieurs fois relaté le comportement de Raddad entre le moment où il quitte le Mas St-Barthélémy et celui où il reprend son travail. Plusieurs officiers de police judiciaire l'ont, plusieurs fois, entendu sur son alibi. Il n'a jamais dévié d'un pouce. Vous savez, Fabien, en ville, un homme casqué, sur un cyclomoteur qui va y prêter attention ?
Pourquoi reprend-il le travail plus tôt chez Mme Pascal ? : Comme je l'ai exprimé dans mon ouvrage (Omar l'a tuée pages 131, 132) :
« ...Raddad a pris le parti de mentir. Il s’est enferré tout seul dans ses contradictions, qu’une analyse intransigeante et cartésienne permet de mettre en évidence. C’est le cas, par exemple, de l’heure d’embauche et de reprise du travail. Raddad, lors de sa garde à vue, précisait par deux fois être arrivé au mas St-Barthélémy à huit heures. Dans une autre déclaration, il estimera son arrivée à 8 h 15. Cependant, à chaque fois, il pensait être parti de chez lui à 7 h 45 ce qui, compte tenu du temps nécessaire au transport, confirmait sa présence à l’heure. D’autre part, il déclarait avoir rencontré Francine Pascal à 8 h 10. Il était donc présent au mas St-Barthélémy à huit heures.
Je précise dans mon rapport : « Au cours de la matinée, il effectue les travaux commandés par son employeur. Il change l’emplacement des fleurs, déclare avoir coupé l’herbe près de la piscine. Sa présence au mas St-Barthélémy ne fait aucun doute. Comme cela a déjà été relaté, il quitte cette propriété vers 12 h et personne ne le voit avant 13 h 05, 13 h 10, heure à laquelle Arlette Boisson lui parle dans la propriété. »
Lorsque Arlette Boisson lui fait une réflexion sur l’heure avancée de sa reprise de travail, il se justifie par le fait qu’il compense ainsi le quart d’heure de retard de sa prise de travail du matin.
J’ajoute dans mon rapport : « Cette justification ne peut être admise, car Omar Raddad a commencé son travail le matin à l’heure. S’il avait eu un tel retard à récupérer, c’est à 13 h 15 qu’il aurait dû reprendre son travail. »
Même Francine Pascal ne trouve pas logique la reprise anticipée de son travail. Cela n’est pas dans ses habitudes. Mais le gentil petit jardinier est assurément un modèle de ponctualité et de confiance !
Nullement. La déposition de Nicole Jacquot, femme de ménage de Francine Pascal et gardienne de la propriété, est édifiante sur sa ponctualité :
« Raddad n’arrivait jamais en retard lorsque Francine Pascal était présente. Il la prévenait en cas de retard, ne récupérait jamais entre midi et 13 h, n’était pas du genre à faire des heures supplémentaires, prenait, en l’absence de son employeur, des libertés avec les horaires de travail et ne reprenait jamais son travail avant 13 h 30 » précise-t-elle. »
Pourquoi ne pas parler de cet appel à 12 heures 51 ? Pourquoi déclare-t-il avoir appelé en soirée alors qu'il ne l'a pas fait ! Pourquoi fait-il état de cet appel seulement le 2 juillet ? Pourquoi dit-il qu'il téléphonait souvent à sa belle-famille à Toulon alors que c'est faux ! Comment expliquer ses mensonges et ses allégations ? Pourquoi ...

Sur l'alibi : Vous avez raison de ne pas comprendre la raison pour laquelle Raddad déclare avoir vu le gérant du Casino, son voisin de palier. Je ne pense pas que ce soit un coup de bluff. J'avance une explication qui n'engage que moi et je pense l'avoir déjà relatée sur ce site : en partant du principe que c'est Raddad qui a téléphoné de la fameuse cabine publique implantée pas très loin de son domicile, il se trouvait par conséquent à proximité. Il a très bien pu s'approcher du Lotus et apercevoir au passage Monsieur Gaye dans la cour intérieure de l'immeuble ; sans pour cela qu'il soit vu par lui et Madame Billotti qui se trouvait sur son balcon. Qui pourrait le confirmer ? Qui pourrait le contredire ?

Concernant l'autre résident : Tous les résidents de l'immeuble ont été interrogés par mes enquêteurs mais aucun n'a confirmé les dires de Raddad.

Concernant le juste prix : Nous lui avons demandé des précisions sur cette émission, qu'il regardait semble-t-il régulièrement. Il connaissait le nom de l'animateur, l'heure de diffusion. Mais, ne l'ayant regardée que quelques minutes, je n'ai pas souvenir qu'on lui a demandé le nom du gagnant et le déroulement de l'émission.

Concernant la fermeture à clé de la porte : j'ai témoigné à la barre de la cour d'assises, écrit dans mon ouvrage que Raddad avait fait une erreur en ne s'assurant pas de la mort de sa victime. Pourtant celle-ci a survécu de 15 à 30 minutes comme l'ont déterminé les experts et a eu le temps de délivrer ses messages accusateurs et mettre en place le dispositif de blocage de la porte métallique.
Aucun meurtre n'est parfait Fabien, aucun meurtrier ne peut penser à tout et Raddad ne pouvait pas imaginer que celle qu'il avait mortellement blessée allait le dénoncer ; et de quelle manière !

Pour conclure, vous remarquerez, en lisant l'arrêt de rejet de la requête en révision, que la défense n'a soulevé aucune observation concernant l'alibi de son illustre client. Il ne suffit pas d'énoncer un alibi encore faut-il qu'il se vérifie et Raddad a fourni, pour les heures cruciales du meurtre, un emploi du temps que les investigations ont contredit (cf. observations de Laurent Davenas, avocat général à la Cour de cassation)
Très cordialement

Mimie Mimie ·  19 avril 2014, 21:47

Bonsoir,

J.ai lu un passage qui m.a interpellee dans votre livre. Mme Receveau pretend etre revenue travailler comme cela etait prevu le mardi suivant le meurtre. Or; Mme Marchal lui a verser son salaire le 22 juin. Ce qui prouve que M.me Receveau ment peutetre et qu.elle ne devait pas revenir travailler comme elle le pretend..

Cordialement

Georges Cenci Georges Cenci ·  22 avril 2014, 05:28

Bonjour.

Au seul argument que Mme Receveau a reçu son salaire le 22 juin, vous estimez qu'elle ment. 

Le vendredi 14 juin Ghislaine Marchal a refusé à Omar Raddad l'avance de 2 500 francs qu'il sollicitait car elle devait verser à Liliane Receveau la somme de 1 000 francs. Il n'obtenait de sa patronne que 1 500 francs. Pensez-vous que le fait pour Liliane Receveau d'avoir perçu 1 000 francs (montant qui ne représentait qu'une partie de son salaire) le 22 juin prouve qu'elle ne devait pas travailler le mardi 25 ? 

Quoiqu'il en soit, n'oubliez pas que le meurtre a été perpétré le dimanche 23 juin ; la date du 25 juin n'a aucune incidence. 

Et, je vous le confirme, le mardi 25 Liliane Receveau s'est présentée à la Chamade pour prendre son service.   

Très cordialement.

dimitri dimitri ·  10 octobre 2014, 22:14

Bonsoir,

mais sur le faite qu'il garde ses vêtements vous ne répondez pas.
comment tuer sans souiller ces vêtements par le sang...les photos de madame Marchal sont elles explicites.
tant de coup donnés et des vêtements propres.

madame bilotti sur son balcon...elle a dit aussi quelle cuisinait, donc quittait son balcon quelques minutes. Finalement laissant le temps à Omar de ne pas être vu...
Et pourquoi pas...vous pensez que parce que vous l avez pensé, dit et écrit que vous avez entièrement raison...

Georges Cenci Georges Cenci ·  14 octobre 2014, 19:19

@ Dimitri

Cher internaute, je n'ai pas répondu à vos nombreux commentaires et interventions mais vous comprendrez pourquoi en lisant le dernier billet en date " Merci pour la pub ! "
Très cordialement

j-louis j-louis ·  17 octobre 2014, 12:52

Bonjour M. Cenci.

J'ai fini de lire votre ouvrage et cela m'a permis de comprendre mieux cette affaire. M. Raddad, avec l'aide de son nouvel avocat, va essayer de rouvrir l'enquête. A sa place je laisserais tomber vu les éléments à sa charge. ; adn ou pas différent vu que tout le monde a mis la main sur cette porte cela n'apportera rien de nouveau. La seule question a se poser c'est comment sortir de cette pièce vu le dispositif qui empêchait toute intrusion ou sortie. Et son manque d'alibi sur cette journée. Bon courage à l'avocat pour trouver une solution (de passe muraille)

Georges Cenci Georges Cenci ·  20 octobre 2014, 06:22

@j-louis : Bonjour.
Mille excuses pour ma réponse tardive.
Comme les nombreux témoignages reçus des lecteurs de mon ouvrage, je constate que, vous-aussi, vous avez compris ce qu'était en réalité l'affaire Omar Raddad.
Une vaste entreprise de fumisterie et de manipulation mentale visant à discréditer la justice et la gendarmerie.
Mais il se trouve que nous avons résisté à toutes ces manigances et manipulations.
Et les décisions prises par les plus hautes instances judiciaires française et européenne résisteront au temps qui passe et ce n'est pas les gesticulations médiatiques et intéressées de certains et certaines qui changeront quoique ce soit.
Mais, comme pour des affaires rendues médiatiquement célèbres ; Dominici et Ranucci pour ne citer que celles-là, dans vingt ou trente ans les médias en parleront encore. Car, comme l'a écrit Philippe Bilger, avocat général honoraire, il faut que Omar Raddad soit innocent ! (Voir ici : http://omarlatuee.free.fr/index.php...)
Jean-Louis j'ai déjà dit ce que je pensais des ADN (http://omarlatuee.free.fr/index.php... et http://omarlatuee.free.fr/index.php...) et je l'ai écrit mais sans faire de buzz dans mon ouvrage, en 2002, bien avant que la cour de révision des condamnations pénales ne prononce son arrêt de rejet de la requête en révision et que la nouvelle avocate médiatique de Raddad ne s'accapare du dossier.
Ce qui est constant et totalement saugrenu c'est cette obsession à demander des expertises nouvelles sur le chevron et sur les portes ; scellés hyper manipulés par des dizaines de personnes, notamment pour les besoins de démonstrations devant la cour d'assises.
N'est-il pas ridicule de demander que les ADN soient comparés à ceux existants au FNAEG ; alors que l'on sait que ces ADN n'ont pu être codifiés. Ridicule et incohérent !
L'on se garde bien cependant de demander d'autres expertises qui, elles, pourraient se révéler encore plus néfastes au célèbre client.
Très cordialement

bruno bruno ·  31 décembre 2014, 16:52

Bonjour, et bonne année 2015.

Mr cenci, combien de fois, êtes-vous aller au domicile de Mr Raddad, au cannet ?; il ait noté, sur le rapport psychiatrique, d'après les dires de Mr Raddad , que Mr Marchal lui aurait fait installer le téléphone , sa ligne téléphonique, était-elle coupée pour non-payement, pour qu'il soit obliger de téléphoner à l'extérieur de son domicile.

Georges Cenci Georges Cenci ·  02 janvier 2015, 09:02

@bruno : Bonjour et tous mes vœux vous accompagnent.
Pour répondre à votre question : deux fois.
Lorsque nous avons appris l'adresse de la famille Raddad, le 25 juin 1991 nous nous y sommes présentés. Personne ne répondant à nos appels, nous avons réquisitionné un serrurier et deux témoins – comme le prévoit le code de procédure pénale – et en leur présence constante nous avons effectué une perquisition et saisi tout ce qui pouvait être utile à la manifestation de la vérité. Le lendemain, en la présence du suspect et sur ses indications, nous mettions sous scellés les chaussures et vêtements qu'il déclarait porter le dimanche jour du meurtre de Mme Marchal.
Quant à l'installation d'une ligne téléphonique prétendument payée par Mme Marchal, seul Raddad en fait état au docteur Roure lors de l'expertise psychiatrique.
L'exploitation des renseignements fournis par France-Télécom permet de déterminer qu'une ligne téléphonique a été mise en service au nom de RADDAD Latifa (épouse de Omar Raddad) le 7 octobre 1988. Cette ligne a été résiliée par France-Télécom le 16 novembre 1988. Elle a été à nouveau mise en service le 25 novembre 1988 et résiliée le 24 avril 1990.
J'espère que ma réponse vous permettra de comprendre pourquoi Raddad a téléphoné à partir d'une cabine publique.
Cordialement

Bruno Bruno ·  02 janvier 2015, 16:41

Je m’ interroge aussi sur la cabine téléphonique numéro 407 (Avenue Franklin Roosevelt) aujourd'hui, la seule que j’ai trouvée c’est celle en face du grand magasin Leclerc dans le sens Mougins - Le Cannet , en 1991 y avait il une cabine beaucoup plus proche du Lotus (moins de 100m) ?
Est ce que le magasin Casino, était à cette époque, au RDC de la résidence Le lotus ?

Georges Cenci Georges Cenci ·  04 janvier 2015, 07:43

@Bruno : Bonjour.
Depuis 1991 les lieux ont dû changer. Les cabines publiques ont tendance à disparaître depuis l'avènement des téléphones portables.
Heureusement qu'il me reste mes archives pour pouvoir répondre à vos questions !
Au moment des faits, il n'y avait aucune cabine publique implantée à proximité même du domicile de Omar Raddad.
Les plus proches se trouvaient rue Paul Doumer à hauteur de la mairie annexe. Il y avait trois cabines. Une autre ; la fameuse cabine 407, se trouvait à hauteur de la station de bus de l'Olivet à 1 kilomètre environ du domicile de Raddad en direction de Mougins.
Quant au magasin Casino, je vous confirme qu'il se trouvait en rez-de-chaussée du Lotus.
Cordialement.

John John ·  11 octobre 2016, 17:15

Une question me vient au sujet de l'appel de 12h51 depuis la cabine téléphonique:

Dans le livre de Guy Hugnet, il est écrit, je cite: "Lorsque les gendarmes interrogent la belle famille, ils obtiennent des réponses diverses et variées. Sa belle soeur, Laziza Chéracho, confirme oralement un appel téléphonique le soir. Mais lors de la rédaction du procès-verbal, elle fait machine arrière, évoque des pertes de mémoire et reste floue sur l'heure. Sa soeur, Latifa, femme d'Omar, entre alors à l'improviste dans la salle et lance à son intention: "Souviens-toi, il nous a téléphoné avant 13 heures, avant que l'on parte manger chez tonton". Omar Raddad ne mentionnera cet appel téléphonique que par écrit au juge d'instruction le 2 juillet 1991, soit une semaine après sa garde à vue."

L'auteur s'accorde le principe que c'est bien Omar Raddad qui a passé l'appel, tout en précisant que rien ne permettait de l'affirmer.
Supposons maintenant, au contraire, que l'appel ne venait pas d'Omar Raddad, Quels sont les gens dans l'entourage de Raddad (famille ou ami) qui auraient pu utiliser cette cabine par hasard à ce moment précis? Je suppose qu'il ne faut pas résider très loin de la cabine pour penser à s'en servir.

Je pose cette question car on peut penser que ni Raddad, ni sa famille proche, semblent rapporter ce coup de fil à Omar Raddad. Ils auraient donc pu saisir l'opportunité de ce coup de fil voyant que les gendarmes l'attribuaient à Raddad.

Georges Cenci Georges Cenci ·  12 octobre 2016, 06:55

@ John : Bonjour
Ah ! Les pertes de mémoire de Laziza Cherachni. Épique !
Je pense, comme Guy Hugnet, que c'est bien Raddad qui a téléphoné de cette cabine publique. Je ne vois aucune autre personne dans son entourage pouvant en être l'usager.
Dans mon ouvrage, OMAR L'A TUEE, j'ai écrit (pages 97 et 98)
« Je suppose que c’est lui qui a téléphoné de la cabine publique malgré sa révélation tardive et les manœuvres maladroites de sa femme et de sa belle-sœur Laziza. Quel crédit faut-il apporter aux contradictions des deux femmes qui, à chaque interrogatoire, sombraient dans le mensonge et les pertes de mémoire !
Patrice Gervais, au cours de l’entretien préalable avec Laziza Chérachni, lui demande à plusieurs reprises si son beau-frère lui avait téléphoné le dimanche 23 juin. Chaque fois, la réponse est affirmative. Lorsqu’il s’enquiert de l’heure et énonce plusieurs créneaux, la réponse est invariable : « C’est en soirée ». Pourtant, quelques minutes plus tard, lors de la rédaction du procès-verbal d’audition, elle ne maintiendra pas ce qu’elle avançait oralement, invoquant des pertes de mémoire. Laziza est revenue sur sa décision lorsque sa sœur, qui devait écouter nos conversations dans la pièce voisine, est entrée inopinément dans la salle d’audition et l’a violemment apostrophée :
- « Souviens-toi, il nous a téléphoné avant 13 heures, avant que l’on ne parte manger chez tonton. »
Cela ne change rien puisque j’ai tenu compte dans le créneau "temps" que j’avance, que c’est bien lui qui a téléphoné. »
Bien à Vous

j-louis j-louis ·  22 octobre 2016, 12:25

Pourquoi l'enquete est toujours relancé ,quel est son intérêt de remuer encore tout ceci?Aurait il pu avoir un complice, et comme Mme Marchal ne connaissant pas l'autre agresseur aurait accusé M Raddad présent lors de l'agression.Complice raddad n'aurait pas dénoncer son compère.Risquant d'etre entrainé dans cette histoire .Ou alors un membre proche de lui était sur les lieux et de ce fait ne pouvant pas le dénoncer.Que d'hypothèse mais à y réfléchir.

Georges Cenci Georges Cenci ·  22 octobre 2016, 18:47

@ Jean-Louis

A bien y réfléchir, je vais transmettre l'exposé de vos cogitations à Roschdy Zem ou mieux à la nouvelle avocate de Raddad. Nul doute qu'ils n'ont pas dû y penser ! Un peu d'humour...
Bien à Vous

MP MP ·  20 juillet 2019, 19:20

Bonjour,

L'appel donné par Omar Raddad à sa belle-mère le 23 Juin à 12H51 ne le disculpe certes pas en ce qu'il ne dure pas assez longtemps pour avoir empêché son auteur, avant ou après, d'attenter aux jours de Mme. Marchal dont la dernière preuve de vie remonte à 11H51 et son dernier entretien téléphonique avec une amie.

Quelqu'un a t-il prétendu le contraire ?

Que l'intéressé n'évoque pas cet appel lors de sa première audition constitue t-il un élément à charge ? Qu'il le situe ensuite plus tardivement dans la même journée constitue t-il un élément à charge ?

Voilà un suspect qui n'évoque pas (ne se souvient pas) d'un appel qui, à tout le moins, permet de le situer ailleurs qu'à la Chamade à partir de 12H51 le 23 Juin et cela durant 2'51" et cela serait constitutif d'une volonté de mentir sur son emploi du temps ?

Comme j'aimerai que l'on place parfois les gens qui s'étonnent qu'une personne en garde à vue ne se souvienne pas des moindres détails de son emploi du temps à plusieurs jours d'intervalle (voir semaines ou mois) dans la même situation au moins une fois dans leur existence.

Sauf à ce que le major Censi ou M. Davenas, par exemple, tiennent, heure par heure, jours après jour, des minutes de leurs faits et gestes précis.

Restons en aux faits, rien qu'aux faits : nul n'a pu confirmer les indications données par Omar Raddad sur son emploi du temps dans les heures qui suivent son départ (et même celui-ci) de la propriété où il travaille le matin du 23 Juin 1991.

Ces indications sont-elles fausses ? L'enquête peut-elle démonter leur fausseté ? Non.
L'enquête ne peut pas plus démontrer leur fausseté qu'Omar Raddad ne peut apporter la preuve de leur véracité.

L'enquête peut seulement démontrer qu'Omar Raddad "aurait pu" être présent à la Chamade au moment des faits. C'est déjà beaucoup, et la plupart des dossiers d'accusation doivent se contenter de ce genre de démonstration...par défaut.

Le reste, c'est de la littérature, digne des allégations fantaisistes que pourfend par ailleurs justement M. Cenci.

Raison de plus pour ne pas tomber dans le même travers.

Cordialement,

MP

Ajouter un commentaire Fil des commentaires de ce billet

No attachment



À Voir Également

photo 32

Comment une femme lettrée a-t-elle pu commettre une telle faute d'orthographe ?

« Omar m'a tuer ». Quelle vulgaire faute d'orthographe n'est-ce pas ! Comment une femme prétendue lettrée avait-elle pu commettre une telle entorse d'écriture !

Lire la suite

naranjo_freelance.jpg

Qu'en est-il de l'information faisant état de l'existence d'un deuxième Omar ?

Après la déconfiture de la prétendue manipulation des jurés et la déconvenue du tournevis du couple Vergés / Patricia Goodland-Clark, il fallait bien que perdure cette affaire. Il y a tellement d'intérêts en jeu !

Lire la suite