Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'affaire Omar Raddad.
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

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Qu'en est-il exactement du système de blocage de la porte du sous-sol ?

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L'enquête mettait en évidence le rôle important du tuyau métallique et du chevron dans le système de blocage de la porte métallique donnant accès au sous-sol.

Madame Marchal utilisait trois objets qui se trouvaient à proximité : un lit pliant, un chevron et un tuyau métallique. Elle réalisait un système efficace en glissant le tube métallique sous la porte et le plaçait en appui sur le chevron. Elle tirait un lit à roulettes sur ce système. Si le mécanisme tuyau/chevron allait prouver son extrême efficacité, il n‘en était pas de même du lit qui n’aura eu qu'un rôle négligeable.

photo 38Le 18 février 1992, au cours d’un transport de justice, le juge Jean-Paul Renard démontrait que le système de fermeture mis en place par Ghislaine Marchal n’était pas réalisable par un tiers voulant faire croire à une mise en scène.
Ce qui permettait de conclure que seule la personne qui a mis en place ce système a pu écrire les messages accusateurs. Et cette personne était Ghislaine Marchal.

La Cour de révision ne s'y trompait pas en rejetant ce moyen et établissait que la victime était bien l’auteur des inscriptions.

Pour l'essentiel :

- Attendu que la requête soutient qu’il était possible, pour quelqu’un quittant la cave, de mettre en place le système de blocage de la porte, le tube placé sur le lit ayant pu, après être tombé au sol, bloquer à son tour la porte ;
- Attendu que, cependant, une telle hypothèse s’oppose à la réalité, tout d’abord parce que le seul poids du lit pliant ne rend pas compte de la résistance du système de blocage à la poussée conjuguée de deux gendarmes lors de la première tentative d’ouverture, et ensuite parce que le tube métallique ne peut à lui seul être à l’origine d’un second blocage de la porte, son diamètre étant inférieur à l’espace entre le bas de la porte et le sol de la cave ; que ce tube empêchait donc l’ouverture parce qu’il avait été placé très précisément contre le chevron trouvé sur les lieux, de manière à faire office de cale ;
- Attendu que la reconstitution effectuée lors de l’instruction préparatoire a démontré que le système de blocage supposait la mise en œuvre des trois éléments, tube, chevron et lit, ce qui est confirmé par les constatations sur le sol, sur le tube ainsi que sur le chevron ; que toutes les tentatives effectuées par la défense, pour démontrer que la mise en place du système de blocage était réalisable par une personne quittant la cave, ont échoué ;
- Attendu que le requérant ne fait que remettre en question cet ensemble de constatations, sans apporter aucun élément nouveau ;
- Attendu que, par ailleurs, l’examen en lumière rasante de la porte de la chaufferie a révélé la présence de caractères évanouis dont certains, désignant "OMAR", ont été tracés sous les inscriptions visibles et dont d’autres complètent l’inscription "OMAR M’A T" ; que cette découverte, loin d’accréditer la thèse d’un scripteur autre que la victime, est au contraire propre à établir que celle-ci était bien l’auteur des inscriptions.

Georges Cenci

Administrateur : Georges Cenci

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DavidD DavidD ·  09 décembre 2012, 21:08

C'est le huis clos à la Agatha Christie ou à la Rouletabille. Outre l'influence médiatique, c'est ce côté huis clos, victime enfermée, qui a joué le plus sur les esprits. Mais, dans un huis clos de polar, il y a des questions: comment le tueur est-il entré? Comment est-il sorti? Ici, il n'y en a pas de question sur le meurtrier. Le questionnement porte d'office sur la vie de la victime après l'agression. Je viens de laisser un message sur "Que fait-elle après...?", mon premier, parce que c'est pour moi le plus important et je trouve que le déroulement : négligence de l'assassin enfermant à clef sa victime, première transcription, effort pour se barricade, deuxième transcription dans l'obscurité, a une puissance de persuasion considérable. Pour ce qui est de l'impossibilité de fermer à clef de l'extérieur, je ne sais pas si c'est inutile pour détourner les soupçons ou si c'est impossible. Je ne suis ni expert et un texte écrit ne remplace pas une reconstitution suivie. Moi, ce qui tend à me convaincre, c'est que c'est un fait que la défense au sens le plus large n'a jamais proposé un modèle télévisuel en marge du procès prouvant que c'était réalisable. On ne voit alors pas pourquoi l'assassin, malgré une supposée préméditation, aurait battu tout le monde sur ce terrain-là. L'absence de sang souvent évoquée pour parler d'une mise en scène me paraît plus fortement encore se retourner aussi contre l'idée d'une mise en scène. Un assassin veut marquer les esprits, que tout paraisse naturel. Je constate que les avocats de la défense ne se sont pas entendus sur cette idée de mise en scène, ce qui est également très éloquent. Je cherche maintenant une toute dernière chose, c'est sur l'écriture sur les deux portes. Pour moi, j'estime que l'écriture ressemble bien de manière frappante à celle de la victime, mais alors le débat pour ou contre la préméditation doit porter sur le caractère imitable de l'écriture de madame Marchal dans une situation aussi particulière. C'est vraiment la dernière chose sur laquelle je souhaite des éclaircissements. Quant à la seconde arme, sa disparition, si ce n'est pas le taille-haie, n'a rien d'impossible de toute façon. Merci.

Bob Bob ·  13 janvier 2013, 16:41

Personne n'a vu le blocage d'origine puisque les gendarmes l'ont bouleversé e entrant.
La question du blocage n'a pas fait l'objet d'une étude scientifique approfondie par un expert en mécanique ou en matériau qui aurait pu apporter une réponse plus fiable aux jurés. Le chevron n'est évoqué que le 26 juin par le gendarme Gervais, les deux premiers gendarmes n'ont pas évoqués la présence du chevron.
Source : Police-scientifique.com

DS DS ·  10 janvier 2022, 22:37

Bonjour,

Après avoir découvert votre site, je me suis intéressée à l'affaire et aux différentes versions qui s'opposent à celle retenue par la justice. Je dois reconnaître que j'ai beaucoup hésité, oscillé, croyant à la culpabilité d'O.R. puis en doutant finalement, suite à la lecture de différents ouvrages et articles.
Mais aujourd'hui, il ne fait pour moi aucun doute que l'accusé est bien le meurtrier de Mme Marchal. Je me permets donc de recommander la lecture du livre remarquable de Guy Hugnet, que vous avez par ailleurs déjà mentionné. Il revient sur l'affaire d'une façon fouillée et intelligente, avec une logique implacable, étudiant jusqu'au bout chacune des pistes envisagées, envisageables, ne laissant rien au hasard.
Et tout s'éclaire, tout devient limpide; les derniers doutes sont balayés définitivement.
Mme Marchal est morte sous les coups répétés de son jardinier; et avec ses dernières forces, elle aura voulu, fidèle au portrait de lionne, parfois intransigeante et coriace, que ses proches ont brossé d'elle, que celui qui l'avait attaquée soit puni par la justice. C'est pour cela qu'elle s'est barricadée... non pas par peur que son meurtrier revienne l'achever, mais bien par crainte qu'il ne revienne et efface son accusation sanglante...
Le comble, c'est qu'elle pensait ainsi que justice serait faite de façon certaine, car elle avait pu désigner sans aucun doute son meurtrier avec son sang. Quelle tragique ironie que dans notre monde, des preuves puissent être trop accablantes au point d'en devenir suspectes pour les bien-pensants, jusqu'à préférer des théories abracadabrantesques et fantaisistes.

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