"Parcours de Proc"
Publié le lundi 21 mai 2012, 06:02 - modifié le 04/06/12 - Actualités - Lien permanent
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De Paul-Louis Auméras (préface de François Missen)
Le premier procureur général à livrer ses souvenirs personnels, à « payer ses dettes » et à « régler ses comptes »
Cet ouvrage permet d'avoir une vision peu courante et très directe de l'institution judiciaire et de ses acteurs.
Le lecteur pourra, certes, ne pas partager certains des points de vue tenant à la personnalité très forte de l'auteur, mais sa franchise s'exprime totalement et sans réticence ni détours. Ce livre permet de mieux comprendre les engrenages et les raisons des grincements, voire des blocages de cette institution.
Je retiens que ce haut magistrat est en tout cas un homme qui s'est impliqué complétement, avec passion et un grand courage dans ses fonctions de Parquetier.
Paul-Louis Auméras relate maintes affaires qu'il a connues tout au long de sa carrière. Il évoque notamment les affaires Kamal (vous reporter sur ce site à Les dérives médiatiques racontées par un ancien du Figaro ) et Raddad ; lorsqu'il ouvrit alors qu'il était procureur de la République à Nice une information judiciaire à l'encontre de Vergés du chef de discrédit porté sur une décision juridictionnelle.
Comme je le constate aujourd'hui à la lecture de cet ouvrage, ce magistrat allait contre l'avis du Parquet général qui lui proposait de passer l'affaire en perte et profit et de traiter l'insulte de Vergés par le mépris. Il passait outre, considérant que l'institution judiciaire pour son honneur et sa crédibilité ne devait pas s'incliner devant un avocat oublieux de tous ses devoirs pour oser proférer sans le moindre commencement de preuve, l'anathème du racisme.
Cette ouverture d'information, vous l'avez lu dans mon ouvrage, avait fait l'objet d'une ordonnance de non-lieu au motif de prescription de l'action publique. Promu procureur général à la Cour d'appel de Montpellier, Paul-Louis Auméras n'avait pu suivre l'évolution de l'information judiciaire, qui était classée faute d'acte d'instruction ou de poursuite dans le délai de 3 mois. A mes yeux, sa pugnacité et sa logique procédurale auront eu le mérite de rendre, ponctuellement il est vrai, leur honneur aux magistrats et jurés de la Cour d'assises. Mais, pour qui connaît le fonctionnement des cabinets d'instruction où tous les actes sont méticuleusement planifiés, le classement sans suite pour cause de prescription pose question...
La justice est parfois pusillanime !
[Edit du 3 juin 2012]
Paul-Louis Auméras relate sans complaisance dans son ouvrage le comportement de Vergès devant micros et caméras dans la salle des pas perdus du tribunal de grande instance de Nice.
Sa prestation supplée, dit-il, largement un talent oratoire très ordinaire. Crime de lèse-majesté !
Je communie tout à fait à ce jugement pour avoir observé lors du procès de Raddad un auxiliaire de justice taiseux, et qui plus est ne connaissant pas le dossier.
Son indigence n'avait pas échappé à quelques journalistes plus scrupuleux qui n'avaient pas hésité à l'écrire (cf. article Maurice Huleux dans Nice-Matin).
Mais Vergès c'est Vergès ! Il retrouvait très vite sa superbe devant ses affidés de la presse pour crier son mépris de la justice.
L'auteur de "Parcours de Proc" nous décrit ensuite ses agissements de potache mal élevé ainsi que celui des avocats qui l'accompagnaient dans le bureau du juge d'instruction. Bien évidemment cela se terminait encore une fois dans la salle des pas perdus – où il excelle – du même tribunal. Les affidés sont toujours là et le tribun y allait de sa rengaine bien rodée. Mais qu'a-t-il dit ce matamore ?
J'ai dû fouiller dans mes archives pour extraire la cassette de l'enregistrement audio de son discours de propagande. Après l'avoir remémoré, je prends la décision de ne pas le mettre en ligne car tout n'est que mélange de provocation, agressivité, mépris, dérision, insolence et irrespect envers les magistrats qu'il accuse d'avoir tenu des propos racistes. Alors me direz-vous, pourquoi cette intervention ? Pour simplement faire observer que les propos de ce haut magistrat recoupent totalement ce que j'avais écrit quelques années avant lui.
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