Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'"Affaire Omar Raddad".
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

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Chapitre VI, extrait n°25

Le procès

Mercredi 2 février 1994
Me Vergès, si effacé dans le prétoire, va, devant micros et caméras, être plus à son aise, retrouver sa superbe.

Je me souviens encore de la déception de quelques avocats stagiaires qui ont suivi sa plaidoirie et leurs remarques assez désabusées :

"C’est ça la plaidoirie de Vergès ?".

La presse est divisée sur la prestation de l’avocat. Quelques articles font état d’une plaidoirie brillante, qui n’a néanmoins pas convaincu les jurés. Mais nombreux sont les éditorialistes qui regrettent, comme Maurice Huleu dans Nice-Matin, avoir assisté à une défense douce, enrobée, presque consensuelle. Le journaliste faisait observer qu’un acquittement, dans un procès d’assises, se gagnait au cours des débats, jour après jour, heure par heure, témoin après témoin et notait que l’avocat d’Omar Raddad, qui l’aurait reconnu, a laissé gendarmes, médecins légistes et experts en écriture développer leurs théories tout à loisir, donnant presque l’impression, par moments, de se désintéresser du procès. Il se demande même si en évoquant le centenaire de l’affaire Dreyfus au cours de sa plaidoirie puis pour apostropher la foule dans la salle des pas perdus, Me Vergès, qui est apparu plus à l’aise comme tribun que comme avocat, n’avait-il accepté cette affaire que pour pouvoir comparer "le petit jardinier marocain" au "jeune capitaine juif " devant les caméras de la télévision.

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Deux phrases marqueront à jamais cette affaire : "OMAR M’A TUER" et "Il y a cent ans, on condamnait un officier parce qu’il avait le tort d’être juif. Aujourd’hui, on condamne un jardinier parce qu’il a le tort d’être maghrébin."
Les effets de ces propos sont immédiats sur la foule de ses supporters qui l’ovationne et l’acclame. Le héros a certes perdu son procès, mais l’orateur bombe le torse et triomphe. Cette verve que ne l’a-t-il pas opposée à l’adjudant-chef Cenci écrit Jean-Marcel Bouguereau dans L’Evénement du Jeudi qui conclut à une plaidoirie "omarcissique". Mais il est plus facile de fasciner la foule que les magistrats, les gendarmes et les "citoyens-jurés" qui se sont prononcés sur leur honneur et en leur conscience. Alors que Me Vergès s’emploie à jeter le discrédit sur l’autorité et la décision judiciaires, harangue la foule, mobilise l’opinion, la famille de la victime quitte le palais de justice, avec son incommensurable peine. Seule. Elle, se souvient de Ghislaine Marchal, égorgée, éventrée, lardée de multiples coups d’arme blanche. Elle, se souvient de Ghislaine Marchal, de son courage, de sa lucidité, de sa détermination à dénoncer son meurtrier. Vous avez tous oublié Ghislaine Marchal. Vous avez été abusés par la manipulation et de ce fait, êtes majoritaires à être, encore aujourd’hui, convaincus que Raddad est innocent. Me Vergès a perdu un nouveau procès mais gagnera celui de la rue.
Après les caricatures, les critiques proférées envers moi-même et les juges d’instruction qui ont dirigé ce dossier, c’est maintenant la cour d’assises, puis le président Djian qui sont discrédités et odieusement taxés de racisme. Comment peut-on tenir de tels propos envers ce haut magistrat qui a toujours fait l’unanimité par sa droiture, son indépendance, son esprit de justice. Cette agression verbale ne sera pas la dernière loin s’en faut, car dans son ouvrage intitulé "Intelligence avec l’ennemi", Vergès outragera à nouveau le président Djian.

(à suivre...)

© Editions l’Harmattan

Georges Cenci

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