Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'"Affaire Omar Raddad".
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

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Une critique des livres de RADDAD, ROUART et CENCI

(Bibliographie : « OMAR L’A TUÉE » Capitaine Cenci ; « OMAR LA CONSTRUCTION D’UN COUPABLE » J-M Rouart ; « POURQUOI MOI » Omar Raddad ; « AFFAIRE RADDAD LE VRAI COUPABLE » Guy Hugnet)

Cher Monsieur Cenci, j’ai lu votre livre « OMAR L’A TUEE » avec grand intérêt. Il est bien écrit, documenté et argumenté. En bref, il est passionnant à lire et donne l’envie d’en savoir plus.

Seul petit reproche, l’absence de plan reprenant le site sur lequel se situent la Chamade et le Mas St Barthélemy. Un plan de la Chamade aiderait également à suivre le cheminement de Madame Ghislaine Marchal vers l’extérieur de sa maison. Quant aux photos, je les ai trouvées sur votre site Web. Comme vous le faites remarquer, vous ne bénéficiez pas vraiment du battage médiatique fait autour des autres ouvrages consacrés à ce fait-divers. Si je n’ai eu aucune difficulté à trouver les livres de Messieurs J-M Rouart et O. Raddad, qui se trouvaient bien en évidence sur le présentoir de mon libraire, j’ai par contre dû commander le vôtre. Par honnêteté intellectuelle et pensant m’informer davantage, j’ai acheté les deux autres livres par la suite, même si le fait d’avoir dépensé six € pour acheter « POURQUOI MOI » d’Omar Raddad me reste sur l’estomac ! Mais ne soyons pas mesquins, ce désormais People pourra toujours les jouer au casino.

Quelques remarques à propos de ce livre :

Page 30) O.R. écrit : « Celle qui a des marches » en parlant de la boulangerie où il se serait arrêté. - Il a apparemment changé d’avis, car aux gendarmes qui l’interrogeaient, il a bien précisé, à vous lire, qu’il s’agissait de celle n’ayant pas de marches ! Il se rendra d’ailleurs sur les lieux en leur compagnie et leur confirmera qu’il s’agit bien de cette boulangerie-là. Voir « OMAR L’A TUEE » du capitaine Cenci. D’autre part, le ton mielleux et pleurnichard (il aime et pardonne à tout le monde) ne me plait pas et me fait penser à bon nombre de détenus arborant ostensiblement, qui des croix, qui des chapelets au moment de se présenter devant leur juge. Cet homme ayant purgé « injustement » sept années de prison, devrait se révolter et accuser. Il m’a laissé une mauvaise impression dès ses premières apparitions sur la scène publique. Et si Monsieur Rouart ne tarit pas d’éloges sur son apparence élégante et sa bonne mine ; moi, je lui ai toujours trouvé un air sournois ! Pour ce qui est de sa connaissance du français, bravo il s’est bien rattrapé et quelle mémoire d’éléphant. Il se souvient absolument de tous ses faits et gestes, même les plus anodins, à la minute et au détail près, et les relate durant 167 pages, résumant parfaitement ces onze dernières années. Voir : « POURQUOI MOI » Omar Raddad. Obsolète, le codétenu qui lui traduisait, il y a peu encore, son dossier. Stupéfiant, OMAR M’A BLUFFER ! Il est vrai qu’il peut à présent compter sur l’assistance de Madame Lotiron, qui a sans doute magistralement traduit cet ouvrage de l’arabe vers le français.

Page 165) Il écrit évoquant le rejet de sa requête en révision : « Mais j’espérais pourtant que, sur les trente magistrats, plusieurs se prononceraient en faveur de la recherche de la vérité. » - Je comprends parfaitement O.R., qui désirant que son honneur soit lavé, réclame un nouveau procès où serait enfin prouvée son innocence. Il existe cependant une solution à laquelle, lui et ses avocats n’ont peut-être pas pensé, et qui pourrait faire passer le nombre de 64% de français persuadés de son innocence à…94%. Pourquoi ne demande-t-il pas à se soumettre volontairement au test du polygraphe. Tout cela sous l’égide d’un organisme indépendant. Il s’engagerait, évidemment, quel qu’en soit le résultat à le faire publier dans les organes de presse amis. Ce genre de test devant coûter une petite fortune, il pourrait le faire financer par ses nombreux supporters qui clament haut et fort son innocence. Vous direz que ce test n’a aucune valeur du point de vue de la justice, mais allez, pour l’honneur. Chiche !

Quant au livre de Monsieur J-M Rouart « OMAR LA CONSTRUCTION D’UN COUPABLE », je le trouve d’un parti pris assez déroutant et même parfois d’une mauvaise foi crasse ! Il n’apporte pas grand chose de neuf. Mais on y trouve quelques erreurs ou témoignages absents du livre « OMAR L’A TUEE qui ne sont pas toujours en faveur d’O.R.

Page 121) J-M Rouart fait dire à Maître Verges : « …, des pistes ont été négligées : La clé de la cave retrouvée dans la boîte à cigares : seul un familier a pu connaître cette cachette… - La clef de la cave se trouvant dans la boîte aurait donc servi au meurtrier pour pénétrer dans la cave, ajoutant que seul un familier pouvait en avoir connaissance. Selon « OMAR L’A TUEE », le meurtrier, qui savait où elle se trouvait, s’est servi de la clef se trouvant dans la réserve à bois. Ce qui est beaucoup plus logique, puisque si le meurtre est imputable à un familier, pourquoi ne connaîtrait-il pas ce détail ? Selon le major Cenci, ce sont les gendarmes dépêchés sur les lieux qui se serviront de la clef, qui se trouvait parmi d’autres, dans une boîte à cigares.

Page 44) Il écrit à propos du 23 juin 1991 : « A midi, Omar, discrètement, selon son habitude va déjeuner. Il décide de rentrer chez-lui. Pour ne pas attirer l’attention des chiens de la maison qui lui aboient facilement dessus, il attend d’être sorti de la propriété pour mettre le moteur en marche. Il a une peur bleue des chiens, même du Yorkshire de sa patronne. Il ferme le portillon à clé et file ensuite vers Cannes. »

Page 45) Il ajoute : « Comme à l’aller, sans faire de bruit, il reprend son travail près du muret. »

Page 30) Il écrit citant O.R. : « Comme d’habitude, j’ai arrêté le moteur de ma mobylette avant d’entrer dans la propriété, pour éviter d’exciter les chiens de Mme Pascal et de les faire aboyer. » - Qu’OR coupe le moteur de sa mobylette avant de pénétrer dans la propriété de Mme Pascal, quoi de plus normal puisque celle-ci à 8h ou 8h15 pouvait toujours (un dimanche) être en train de dormir, de plus ce jour il dit avoir été en retard et n’avait peut-être pas envie de se faire remarquer. Ce qui est plus étonnant, c’est qu’il dit avoir procédé de la sorte lors de son départ et de son retour de la pause de midi. Voir page 44 « OMAR LA CONSTRUCTION D’UN COUPABLE » J-M Rouart.

Page 144 du même livre, J-M Rouart fait dire à Mme Pascal : « Ce que je sais, c’est que mon chien Athos n’a pas aboyé au départ d’Omar, ce qu’il fait toujours… » - Cette discrétion de la part du chien aboyeur - ce qu’il fait toujours -, me paraît plus que suspecte et il y a contradiction avec ce qu’écrit Monsieur Rouart page 44 de « OMAR LA CONSTRUCTION D’UN COUPABLE. » O.R. a-t-il seulement utilisé sa mobylette, et s’est-il bien rendu à la Chamade par le chemin St Barthélemy ce 23/6/1991 à midi ? Voir page 220 de « OMAR L’A TUEE. »

Page 54) Il écrit : « Ghislaine Marchal a pris prétexte de la piscine et du danger qu’elle présentait pour un enfant pour leur demander de déménager. » - Mais était-ce bien la vraie raison ?

Page 51) Il situe l’inscription OMAR M’A TUER sur la porte d’entrée de la cave, alors que cette inscription se situe sur la porte de la cave à vins !

Page 70) Il écrit que : « que des rumeurs provenant du laboratoire de police scientifique laissent entendre que, si aucune trace de poussière de la chaufferie n’a pu être retrouvée sur les semelles de l’inculpé… » - Ces prétendues rumeurs se révèleront être fausses !

Page 75) Il décrit O.R. comme étant : « Un employé modèle, bon mari, bon père, un casier judiciaire vierge… » - Quel tableau idyllique ! Mais bon, si c’est comme cela que Monsieur Rouart perçoit un joueur compulsif qui dépense l’argent du loyer au casino et fréquente les prostituées. Il lui arrivait aussi, selon le témoignage de Madame Receveau, de s’accrocher avec sa patronne au sujet « d’emprunts » de matériels.

Page 87) Il cite Madame Receveau, enfonçant un peu plus O.R. : « Depuis quelque temps, Madame s’emportait contre lui : il avait commencé des travaux sans la prévenir, empruntait du matériel de la maison, et réclamait trop souvent de l’argent. » Elle poursuit : « Midi c’est son heure, il passait souvent à l’improviste pour prendre quelques sacs-poubelles, du Total pour les rosiers, ou un instrument de jardinage dont il avait besoin lorsqu’il travaillait dans une propriété voisine. » - Autrement dit, O.R. se servait effrontément ! Ce témoignage très intéressant ne se trouve pas dans « OMAR L’A TUEE. »

Page 78) Il écrit : « Pas plus qu’on ne jugera nécessaire de procéder à des investigations pour connaître l’identité du propriétaire de la voiture immatriculée en Suisse stationnée devant le portail de La Chamade. » - Dans « OMAR L’A TUEE » on apprend que cette voiture Audi appartient à l’amie de G.M., Madame Koster, qui était venue aux nouvelles.

Page 86) Il fait dire au major Cenci : « … un lit de camp contre la porte de la cave qui laisse penser que la victime s’est barricadée… » - Là, il omet d’évoquer le système conçu à partir du chevron et du tuyau en galvanisé. Système qui bloquait efficacement la porte. Pas très honnête tout ça !

Page 94) J-M Rouart évoque à nouveau (voir page 51) la porte de la cave sur laquelle est inscrite la phrase OMAR M’A TUER, alors qu’il s’agit de la porte de la cave à vins. Il suffit pourtant de visionner les photos des lieux du crime sur Internet.

Page 95) Il écrit : … « Sans lunettes, pouvait-elle voir son assassin ? » - Madame Marchal portait uniquement des lunettes pour lire, elle n’avait donc pas besoin de lunettes pour reconnaître son assassin.

Page 100) Liliane Receveau et Omar Raddad sont les seuls à détenir la clé du portillon d’entrée.

Page 106) il évoque les (prostituées qu’Omar nie toujours avoir fréquentées.) Le toujours n’est pas de mise, puisque O.R. admettra les fréquenter dès sa première audition et son épouse n’y trouvera rien à redire.

Page 108) il écrit que les avocats d’O.R. doutent que les inscriptions accusatrices soient de la main de Madame Marchal : « Si ces lettres ont été tracées par sa main comme l’indique une expertise graphologique contestée par la défense, elles ont été faites en présence de l’assassin qui avait tout intérêt à faire accuser Raddad. » - Et ce sont des avocats qui argumentent de la sorte ! Qu’est-ce qui leur permet d’affirmer cela ? Cette théorie du complot est tout simplement ridicule. Si je comprends bien, le meurtrier, après avoir forcé Mme Marchal à inscrire, lisiblement, de son sang « OMAR M’A TUER » sur la porte de la cave à vins, l’aurait traînée vers la chaufferie pour y recommencer le même exercice, cette fois, sous forme d’un gribouillage quasiment illisible ! Qu’il ait écrit les messages de sa propre main, n’y change rien, ce doublon est une perte de temps parfaitement inutile pour un criminel pressé de quitter les lieux au plus vite.

Page 139) Il écrit : « Tous les volets étaient fermés excepté ceux de la chambre. »

En page 49) il fait dire à Mme Paulis : « elle distingue que les volets de la salle de bains sont ouverts. » - Laquelle de ces assertions est la bonne ?

Page 145) Monsieur Rouart, cite Mme Pascal, qui aurait déclaré au président Djian : « Ce que je sais, c’est que mon chien Athos n’a pas aboyé au départ d’Omar, ce qu’il fait toujours, et qu’ensuite, dans le jardin il est resté près de lui. Si Omar avait tué Mme Marchal entre-temps, s’il y avait eu du sang versé, Athos l’aurait reniflé et ne se serait pas tenu aussi tranquille. » - La dernière partie du témoignage, me parait assez cocasse. Ce savant petit Yorkshire, dont O.R. prétend avoir peur, est donc resté près de lui ! Pour le surveiller ?

Quelques remarques à propos du livre de Monsieur Guy Hugnet : « AFFAIRE RADDAD LE VRAI COUPABLE »

Ce livre, à l’inverse de celui de Monsieur J.M. Rouart, ne donne pas l’impression d’assister à une critique en règle de tous les intervenants. Très intéressant à lire, il analyse et détricote toutes les théories (O.T.S., « Pierrot le fou » etc. » avancées par les amis ou défenseurs d’Omar Raddad, en se référant quand il le faut au travail de Monsieur Cenci, de ses enquêteurs et des différents experts. Mais il y a aussi l’une ou l’autre petite erreur.

Page 99) L’auteur écrit qu’O.R. se rend à Mougins en compagnie des gendarmes et leur indique la boulangerie qui a des marches ! O.R. ajoute y avoir fait la queue, car il y avait du monde. C’est aussi ce que Raddad raconte dans son propre livre. Le major Cenci, lui, écrit (p 47 et 48) qu’O.R. s’arrête dans la boulangerie où il n’y a pas de marches, transporté sur les lieux, il la désigne aux gendarmes comme étant celle où il se serait rendu le dimanche 23 juin. Il précise même ne jamais se rendre dans l’autre boulangerie du Val de Mougins. J-M. Rouart écrit (page 44 R.), la boulangerie n’a pas de marches et il y a beaucoup de monde. Comme le major Cenci, il évoque celle qui n’a pas de marches. - Monsieur Hugnet ne fait-il pas erreur ? Il est vrai qu’O.R. a, en cours d’instruction, changé d’avis.

Page 109) G. Hugnet, évoquant le témoignage tardif de Messieurs Goldstein et Vellard et citant les avocats d’O.R. écrit : «…Ou qu’il est arrivé après 12h15 et il lui est impossible de commettre le meurtre (…), de se rendre a Cannes et de téléphoner. » - Il est question de la Chamade. Impossible ! Admettons qu’O.R. soit arrivé à la Chamade à 12h20. Il aurait facilement pu commettre le crime en un quart d’heure, il serait 12h35. Il aurait pu ensuite se rendre, en une douzaine de minutes, à la cabine 403, y téléphoner à Toulon à 12h51 et être de retour au mas St Barthélemy vers 12h05.

Mais il existe un autre scénario possible, car il y a moyen, contrairement à ce qu’affirme Monsieur Rouart, d’en faire des choses en 1h05 !

En partant du postulat qu’Omar Raddad est bien le coupable (Il a quand même été condamné pour ce meurtre), il aurait très bien pu quitter le mas St Barthélemy sur la pointe des pieds, ce qu’il a admis avoir fait vers 12h-12h05. Mais comme il n’y a, vu sa discrétion, pas eu de témoins, il aurait tout aussi bien pu quitter le mas à 11h55. D’ailleurs, le chien de Madame Pascal n’a pas aboyé, ce qu’il fait toujours ! Page 144 de son livre, J-M Rouart fait dire à Mme Pascal : « Ce que je sais, c’est que mon chien Athos n’a pas aboyé au départ d’Omar, ce qu’il fait toujours, » Pour rappel, son cyclomoteur disposait aussi de pédales. Monsieur Rouart « OMAR LA CONSTRUCTION D’UN COUPABLE » page 61, estime qu’O.R. n’aurait eu que : «… au maximum que vingt à vingt-cinq minutes pour tuer Mme Marchal… » - Que vingt à vingt-cinq minutes ! Admettons qu’il ait quitté le mas à 12h, il aurait très bien pu être devant le portail de la Chamade à 12h02, se trouver dans la cave à 12h04 (deux minutes pour marcher une cinquantaine de mètres, ouvrir la porte de la réserve à bois, décrocher une clef et descendre une douzaine de marches, c’est faisable.) Cave, où il aurait rejoint ou aurait été rejoint par Madame Ghislaine Marchal. Une violente dispute, durant environs trois minutes, aurait pu précéder le massacre à coups de chevron et d’arme blanche. Quatre ou cinq coups de chevron ainsi qu’une dizaine de coups de lame auraient pu être portés à la victime en trois minutes. Cela peut paraître court, mais ces quinze coups donnés à raison d’un coup toutes les douze secondes (moyenne), c’est long ; il suffit de mimer quelques coups tout en chronométrant pour se rendre compte que la scène semble tournée au ralenti et dure une éternité ! Il est à présent 12h10. Cinq autres minutes auraient pu suffire pour refermer la porte de la cave, raccrocher la clef dans la réserve à bois, se rendre dans la chambre de Madame Marchal pour y dérober du numéraire (il n’y a pas eu fouille). Mme Receveau, n’a-t-elle pas déclaré devant le tribunal (Page 136 J.M. Rouart) : « Il a bien vu où elle prenait l’argent. » Il aurait ensuite quitté la Chamade. Il est 12h15. Onze minutes plus tard, il aurait pu se trouver devant son immeuble. Il est 12h26. A ce moment, il aurait très bien pu apercevoir Monsieur M. Gaye dans la cour. Celui-ci, y situe sa présence entre 12h10 et 12h25. Il faut une très bonne mémoire pour se souvenir du temps qu’a duré une conversation, ainsi que son début et sa fin trois jours après que celle-ci ait eu lieu ; il pouvait tout aussi bien être 13h30 lorsque M. Gaye a retraversé la cour. Stressé, O.R. aurait pu ne pas avoir eu envie de croiser un voisin et commencer une discussion, il avait autre chose en tête, à moins qu’il ne préférait tout simplement pas être vu. Il aurait pu laisser sa mobylette sur la chaussée et se rendre discrètement à son appartement : pour y regarder la télé, se préparer un sandwich, écouter de la musique arabe et se préparer un thé ; c’est beaucoup, mais peut-être allait-il y faire tout autre chose. Ce qui était déjà beaucoup si l’on tient compte de son emploi du temps qu’il a déclaré (arrivée à son domicile à 12h15 et présence à la cabine téléphonique à 12h51), devient infaisable s’il était arrivé dans son appartement vers 12h30. Pour arriver à la cabine 403, qui se situe à environ 1/2km de son domicile vers 12h50, il lui aurait fallu quitter son appartement, au plus tard, vers 12h47. Lorsqu’il serait sorti de la cabine, le coup de fil vers Toulon ayant débuté à 12h51 et ayant duré 2min17s, il aurait été 12h54. Heure à laquelle il aurait pris le chemin du retour, pour se retrouver huit minutes plus tard au mas St Barthélemy, cela fait 13h02 environ, l’heure où il a été vu par Madame Boisson. Madame Boisson, qui lui aurait fait la remarque (page 107, G.H.) « Tu es déjà de retour, Omar ? » Et la boulangerie direz-vous ? Dans ce scénario, bien qu’en grappillant une minute par-ci, par-là, il n’en est pas question, puisque absolument personne ne se souvient l’y avoir, ni dans l’une, ni dans l’autre, vu ce jour-là.

Pour ce qui est de « l’alibi » : présence à la boulangerie sans, et puis avec marches, et coup de fil vers Toulon, en soirée et puis à 12h51. Dans un premier temps, il déclarera à plusieurs reprises avoir téléphoné le 23 juin en soirée (Page 95, major Cenci) Ce n’est que le deux juillet, qu’il écrira à la juge d’instruction pour l’informer qu’il a téléphoné à Toulon pendant trois à quatre minutes le 23 juin, vers 12h45 (page 54, major Cenci). Il me semble qu’il change de version au gré de l’avancée de l’instruction. Ce cafouillage me fait penser qu’O.R. a d’abord pu miser sur le fait que son absence au travail était passée inaperçue (1), le coup de fil devait donc impérativement se situer en soirée. Pertes de mémoire étonnantes pour une personne qui semble, à la lecture de : « POURQUOI MOI », bénéficier d’une mémoire exceptionnelle ! Page 127 de « OMAR LA CONSTRUCTION D’UN COUPABLE », Rouart, cite O.R., qui aurait répondu au président Djian, constatant : « Mais vous êtes resté à Mougins et n’avez pas prévenu votre famille » - « Ma famille ignorait quand je reviendrais, mais elle savait que j’allais venir. Si j’avais su, je serais parti plus tôt et on ne m’accuserait pas. » - Il préviendra sa famille le 23 juin à 12h51. Sa belle-sœur, au début de l’inculpation, confirmera à plusieurs reprises à l’enquêteur Patrice Gervais qu’Omar Raddad a téléphoné en soirée. C’est sa sœur, qui fera irruption et lui dira : « Souviens-toi, il a téléphoné avant 13h. » Page 97, de « OMAR L’A TUEE » - O.R. n’a-t-il pas entre les faits et son interpellation (environ 48h) à Toulon le 25 juin, hésité entre deux versions de son emploi du temps ou alibis ?

(1) Page 48) « OMAR L’A TUEE » major Cenci. « Entre 12h et 13h10, il n’est ni vu ni entendu dans l’enceinte de la propriété. Roland Boisson, le gendre de Francine Pascal, a aperçu le cyclomoteur de Raddad peu après 13h et il a supposé qu’il n’est pas allé déjeuner. Quelques minutes après, il l’aperçoit, tout comme son épouse Arlette qui s’étonne à 13h10 de l’heure avancée à laquelle il reprend son travail. » - A noter que Monsieur Boisson pense, qu’O.R. n’est pas allé déjeuner. Il avait aussi pour habitude de faire une sieste, allongé sur le matelas pneumatique. Il déjeunait sur place quand son épouse était absente. Pourquoi est-il rentré à la maison pour si peu de temps ? Page 105) « AFFAIRE RADDAD LE VRAI COUPABLE » Guy Hugnet, Citant J-M Rouart, écrit : « Pourquoi éprouve-t-il le besoin de rentrer chez lui pour si peu de temps ? Le plus souvent, surtout en période de ramadan, il déjeune à peine d’un morceau de pain, assis sur un matelas au bord de la piscine, avant de s’accorder un moment de sieste. »

Page 107) G. Hugnet cite Mme Boisson : « Tu es déjà de retour, Omar ? » Et page 108, « J’étais étonnée qu’il soit là…» - Il y a là une contradiction avec Roland Boisson qui pense, lui, qu’O.R. n’a pas quitté le mas. Page 48 de « OMAR L’A TUEE » major Cenci.

Mais elle aurait aussi demandé : « OMAR LA CONSTRUCTION D’UN COUPABLE » J-M Rouart, page 45 « Tu n’as pas fait ta sieste aujourd’hui ? » Pourquoi Mme Boisson qui se serait étonnée qu’O.R. soit déjà de retour, lui aurait-elle posé cette question ?

Page 108) G. Hugnet ajoute, évoquant Madame Pascal : « Elle ne l’a pas vu partir déjeuner le midi - elle pensait que, selon son habitude, il était resté sur place - ni arriver le matin. » Toujours page 108) G. Hugnet, met à mal l’explication d’O.R. au sujet de sa supposée arrivée tardive du matin. Plus bas, il écrit : « Nicole Jacquot, la gardienne de Mme Pascal, affirme qu’ « Omar Raddad ne récupérait jamais entre midi et 13h », qu’il « n’était pas du genre à faire des heures supplémentaires » et qu’il « ne reprenait jamais son travail avant 13h30 » - Pourquoi reprend-il ce jour-là vers 13h ? Est-ce pour donner l’impression qu’il n’a jamais quitté le mas !

Page 53 à 68) G. Hugnet, aborde avec beaucoup de lucidité le milieu des détectives privés. Pour en avoir fait partie début des années quatre-vingt, je sais d’expérience qu’on y trouve vraiment de tout !

Page 158) Il affirme que la clef de la cave se trouvait pendue à un clou derrière la porte d’entrée du mas et qu’elle resurgira à un autre endroit. Monsieur Cenci, lui, situe l’emplacement habituel de la clef dans la réserve à bois, là où les gendarmes l’ont finalement retrouvée. Cet emplacement me paraît plus logique étant donné que Mme Marchal avait pour habitude de faire la grasse matinée et que le jardinier, désirant se rendre dans la cave, aurait été obligé de la déranger. Monsieur Cenci, n’évoque d’ailleurs pas cet emplacement dans le hall d’entrée. Il n’y avait de toute façon pas de risque à laisser cette clef dans la réserve, la cave ne communiquant nulle part avec le reste du mas.

Page 160) G. Hugnet, reprend la théorie de l’avance sur salaire émise par le major Cenci.

Page 182) G. Hugnet, fait référence au fameux taille-haie, en précisant qu’il aurait été nettoyé avec de l’essence afin d’effacer toute trace. Cette précision n’apparaît dans aucun des autres ouvrages ! Il évoque aussi les traces d’A.D.N. « animal » retrouvées sur l’outil. Mais ces traces peuvent très bien provenir d’un insecte victime d’un accident du travail ou plus sérieusement d’une blessure que se serait occasionnée O.R. ou un autre jardinier en maniant l’outil.

Page 166) Il cite les avocats d’O.R. « L’accusation part du principe qu’Omar Raddad a tué Mme Marchal sans préméditation. Si tel avait été le cas, il aurait agi sans la précaution de mettre des gants… » - Des gants faisant partie de l’équipement de tout bon jardinier, il aurait très bien pu, ce jour-là, en enfiler une paire.

En page 87) de « OMAR LA CONSTRUCTION D’UN COUPABLE », J-M Rouart ne cite-t-il pas Madame Receveau : « Depuis quelque temps, Madame s’emportait contre lui : il avait commencé des travaux sans la prévenir, empruntait du matériel de la maison, et réclamait trop souvent de l’argent. » Elle poursuit : « Midi c’est son heure, il passait souvent à l’improviste pour prendre quelques sacs-poubelles, du Total pour les rosiers, ou un instrument de jardinage dont il avait besoin lorsqu’il travaillait dans une propriété voisine. »

Page 183) G. Hugnet, estime que lorsque le meurtrier remonte l’escalier, il n’a pas de raison de refermer derrière lui. Sauf s’il veut rentrer dans le local à bois. - Pour ma part, je pense qu’en refermant soigneusement la porte du local à bois et la grille, il a misé sur un maximum de discrétion. Ce qui a d’ailleurs réussi puisque les recherches ayant débuté le 24 en début d’après-midi aboutiront à la découverte du corps sans vie de Ghislaine Marchal vers… 19h30 !

Page 183) Il écrit, en évoquant O.R., que : « L’argent est l’unique motif de sa venue à la Chamade ce dimanche. » - Je n’en suis pas persuadé, bien que, l’occasion faisant le larron…

Page 191) G. Hugnet, explique les fautes de Mme Marchal et précise : Elle écrivait ainsi : « Payer le 9 août » au lieu de « Payé le 9 août ». - Je ne vois pas bien où est la faute, un salaire ou toute autre prestation pouvant être à payer le 9 août 1991, d’où Payer le 9 août. Une somme pourrait avoir été payée le 9 août 1990 ; d’où Payé le 9 août. Il faut voir la date à laquelle cette annotation a été faite sur l’agenda ou le livre de comptes pour se faire une idée précise. Mais il est vrai qu’énormément de personnes confondent, infinitif et participe passé.

Pages 192 et 193) Il a l’excellente idée d’insérer les comparaisons d’écritures entre les portes et les mots croisés. Il n’y a pas photo, il ne faut pas être expert pour constater les similitudes entre la forme des lettres « OMAR M’A TUER » et celles des mots croisés.

Page 194) G. Hugnet met, en citant le major Cenci, à mal la journaliste Eve Livet qui raconte dans son livre que les extrémités des doigts de Mme Marchal ne présentaient pas de traces visibles de sang. On ne trouve pas trace de ces explications dans le livre de J.M. Rouart.

Page 205) G. Hugnet, explique, croquis à l’appui, le système de verrouillage de la porte de la cave. Intéressant, mais… Sur le premier croquis, le tuyau posé sur le chevron et, supposé, mis en place par Mme Marchal, présente déjà une courbure descendante, alors qu’il n’y a pas encore eu de tentative d’ouverture de la porte. Le deuxième croquis, mise en place avocats, représente le même tuyau posé sur le chevron et qui représente une forte courbure ascendante Ce qui est déjà plus logique, si ce n’est qu’aucune poussée n’a encore été effectuée pour ouvrir la porte. Ces deux croquis donnent l’impression que le tuyau était déjà courbé lors de sa mise en place. Le major Cenci, quant à lui, estime que le tuyau posé sur le chevron et coincé sous la porte, s’est courbé lors de l’ouverture de la porte sous la violente poussée des gendarmes. Ce qui me paraît plus logique. Mais pourquoi, lors de reconstitution, s’être servi du tuyau déjà plié ; pourquoi ne pas en avoir utilisé un neuf ? Quant à la supposée élasticité de ce tuyau en métal galvanisé, faisant environ soixante-dix cm. de long et, je suppose, d’un ½ pouce de section. Les avocats d’O.R., ont-ils déjà tenté d’en plier un à mains nues, sans prendre appui ? Ils constateraient qu’un tuyau en galvanisé, même d’un ½ pouce, n’est rien moins qu’élastique. Il a donc fallu une forte pression pour le cintrer. Mais, pages 207 et 208) Monsieur Hugnet, reviendra sur le blocage de la porte et décrira ce qui s’est vraisemblablement passé.

Quelques remarques à propos de votre livre, « OMAR L’A TUEE » major Cenci.

Pages 380 à 383) Vous évoquez les élucubrations de Guy Mouyrin à propos de l’OTS. Ces tueurs devaient vraiment faire preuve d’amateurisme, un tel massacre à coups de chevron et d’arme blanche, alors que pour leurs exécutions ils se servaient généralement d’armes à feu ! D’autre part, comment connaissaient-ils l’existence d’O.R. et comment savaient-ils que le jardinier travaillait exceptionnellement ce dimanche à 430m du lieu du meurtre ?

Page 44) Vous précisez que l’épouse d’O.R. accouche fin mai et sa mère déclare que sa fille Latifa est à Toulon depuis une quinzaine de jours, nous sommes le 25 juin ! Il est donc probable qu’elle n’ait pas réintégré le domicile conjugal depuis environ un mois et rien ne laisse supposer qu’elle allait rentrer avec son mari ! Si l’on tient compte de la période prénatale, cela fait un bail qu’il n’a plus eu de rapports sexuels avec son épouse, ce qui expliquerait les visites aux prostituées. Enfin, pourquoi, plutôt que de se rendre à Toulon et d’y séjourner dans un appartement surpeuplé, n’a-t-il pas demandé à son épouse, absente depuis plusieurs semaines, de rentrer au domicile conjugal afin d’y fêter le mouton et… le pardon ?

Page 35) Il parle des prostituées dès la première audition. (Pour nier ensuite)

Page 114) Son épouse dit qu’il a eu raison d’aller aux prostituées, puisqu’elle n’était pas là !

Page 98) de « POURQUOI MOI » Omar Raddad , son épouse déclare à propos de son addiction aux machines à sous. « Ca le regardait, il gagnait son argent »

Page 48) Roland Boisson le trouve amaigri depuis quelques temps et lui trouve une triste mine. Il avait la tête des gens qui ont l’estomac vide.

Page 95) Il est précisé que contrairement à ce qu’il affirme O.R. a très rarement téléphoné à son épouse durant son absence. Je ne sais comment fonctionnent les ménages maghrébins, mais à lire tout ce qui précède, je suis pour le moins perplexe ! Je m’imagine très bien ce joueur compulsif, livré à lui-même, se laissant dépérir, et n’ayant même plus assez d’argent pour payer son loyer. Quel était l’état de ce couple ?

Page 63) Eugénie de Paolis dit de son amie Ghislaine Marchal : « Elle était très pressée car elle devait sortir et elle n’était pas du tout prête.» - Elle n’était pas du tout prête pour se rendre au déjeuner de ses amis, mais se serait encore rendue à la cave, pour s’occuper de l’aspirateur de la piscine et ce, en robe de chambre !

Page 87) Reconstitution du départ du Mas St Barthélemy. Vous dites avoir utilisé un véhicule diesel faisant plus de bruit que la mobylette. C’est étonnant vu le nombre élevé de décibels généralement émis par ces petits engins bruyants. Page 74, de « POURQUOI MOI » Omar Raddad, celui-ci fait dire au témoin Vellard… « si Omar était passé avec sa mobylette pétaradante… »

Page 114) Omar Raddad, que ses partisans aiment à présenter comme un homme doux et timide qui ne ferait pas de mal à une mouche. L’égorgement, à l’arme blanche, d’un mouton n’est pas à mettre sur le même plan, puisque de type religieux et qu’il s’agit de la volonté d’Allah. Il sait aussi faire preuve d’agressivité envers ses semblables. Voir son attitude face à ses gardiens (de prison) qui ont dû employer la force pour le maîtriser, ainsi que la prostituée envers laquelle il se serait montré menaçant. Il sait aussi se montrer très pressant lorsqu’il demande, en la tutoyant, une avance sur salaire à sa patronne.

Page 29) de « POURQUOI MOI » Omar Raddad. « Ce vendredi 21 juin 1991 alors que nous discutions, Mme Marchal et moi, de ce que je devais faire la semaine suivante, je ne savais pas que je la verrais pour la dernière fois. » - Nous savons que ce même vendredi, la femme de ménage, Omar s’étant entretenu avec elle, lui a confié qu’elle serait absente le dimanche 23. L’a-t-elle, par la même occasion mis au courant de la fête d’anniversaire, à laquelle devait participer Ghislaine Marchal le même jour ?

Page 200) Vous dites « Mme Pascal se trompe lorsqu’elle déclare qu’il est possible d’accéder à la Chamade depuis sa propriété en écartant les ronces, ce qu’elle admet n’avoir jamais fait. » Vous ajoutez que les deux propriétés (distantes de 430 m) ne sont pas mitoyennes, loin s’en faut. Et si pourtant c’était possible, cela expliquerait pourquoi O.R. n’a été vu par personne sur le chemin montant à la Chamade, ni en revenir. En passant dans ces taillis, il aurait également pu se débarrasser de l’arme en l’y jetant ou en l’enfonçant dans le sol, comme l’a fait un certain Christian Ranucci des années plus tôt. Un petit coup de détecteur de métaux, et qui sait ? Malheureusement, une simple consultation sue Google Maps, me fait également écarter cette possibilité car même si l’urbanisation en 1991 n’était pas aussi poussée qu’en 2011, je crois peu probable qu’il y ait eu possibilité de joindre discrètement ces deux propriétés, distantes de 430m, par l’arrière. Mais il reste une autre possibilité qui aurait permis à l’assassin, quel qu’il soit, de ne pas passer par l’allée St Barthélemy. C’est en effet, celle de tourner directement à droite après avoir franchi le portail du Mas St Barthélemy, lequel je le suppose, se trouve chemin St Barthélemy, comme dit l’avoir fait O.R., de se diriger en direction du Val de Mougins et de bifurquer à la première à droite vers l’Impasse de la Roseraie (qui devient, plus bas Allée de la Roseraie). Il suffit de descendre 400m, à pied, à cyclomoteur ou en voiture, pour arriver juste derrière en contrebas de la Chamade, à 50m de la limite de propriété ! Il y a bien deux propriétés, qui empêchent certainement le passage direct, mais s’y trouvaient-elles déjà en 1991 ? La Chamade était, elle aussi, de construction récente. Est-ce cette possibilité-là (le passage par les ronces), qu’évoquait Mme Pascal avant son « retournement » en faveur d’O.R. ?

Page 160) Vous évoquez les deux témoins, Messieurs Goldstein et Vellard, qui témoignant deux mois après les faits, et prétendent s’être trouvés aux abords immédiats de la Chamade, allée St Barthélemy et n’avoir pas vu O.R. Quel bon alibi que cette discussion qui page 160, aurait duré de 11h45 à 12h30 ! Mais si l’assassin est passé par l’arrière de cette propriété, ce témoignage devient caduc. Et qu’en est-il des deux ou trois arabes (selon les ouvrages), noirs et frisés (sic), qu’O.R. prétend avoir vus, marchant en direction de la Chamade, en sortant du Mas St Barthélemy ; les témoins ne les ont donc pas vus non plus ! ? Malheureusement pour le lecteur désirant se faire une idée plus précise du site où se sont déroulés ces événements, il n’y a pas de plan situant les deux propriétés l’une par rapport à l’autre. Pas plus qu’il n’y a de plan du rez-de-chaussée de la Chamade. Je reviens encore une fois sur le départ et le retour plus que discret d’O.R. du Mas St Barthélemy ce dimanche 23/6/1991. Aucune personne présente au Mas ne s’est aperçue de son départ pour aller déjeuner, ce qu’il faisait, rarement, lorsque son épouse était absente. Pourquoi ce jour-là, et dans une telle discrétion ?

Page 144, du livre « OMAR LA CONSTRUCTION D’UN COUPABLE » J-M Rouart, l’auteur fait dire à Mme Pascal : « Ce que je sais, c’est que mon chien Athos n’a pas aboyé au départ d’Omar, ce qu’il fait toujours » - Cette discrétion peut paraître suspecte ! A-t-il seulement utilisé sa mobylette et si oui, s’est-il bien rendu à la Chamade par le chemin St Barthélemy ? Voir page 220 de « OMAR L’A TUEE » major Cenci. Il expliquera le retour prématuré de sa pause déjeuner, d’où il reviendra à 13h10 au lieu de 13h30, en prétextant être arrivé en retard le matin (8h15 au lieu de 8h), mais le matin personne ne l’a, vu sa discrétion, entendu arriver. Dit-il vrai ? Monsieur Boisson, qui a vu son vélomoteur peu après 13h a supposé qu’il n’était pas allé déjeuner. Le voyant à 13h10, et lui trouvant une triste mine, la tête des gens qui ont l’estomac vide, lui offre une glace et un sandwich. Sandwich qu’il se serait empressé de jeter. De toute façon, pourquoi accepter cette nourriture puisqu’il prétend s’être restauré à la maison, et pourquoi ne pas avoir détrompé M. Boisson ? Monsieur Boisson pensait, lui, qu’O.R. n’était pas rentré chez lui, comme il le faisait habituellement quand son épouse n’était pas là ! S’il avait voulu donner l’impression de n’avoir jamais quitté le Mas St Barthélemy, il n’aurait pas agi différemment !

Page 328) Vous réfutez catégoriquement qu’il ait pu y avoir une autre arme que le taille-haie se trouvant dans la réserve à bois, ce contre l’avis de certains experts qui verraient plutôt une arme plus effilée, du type : Stylet, dague ou coupe papier, dont les tranchants sont peu affûtés. Ce qui expliquerait pourquoi les tentatives d’égorgement ont échoué. Personnellement je m’imagine mal l’assassin remontant dare-dare chercher ce taille haie pour égorger Mme Marchal, qui toujours consciente aurait tout fait pour prendre la fuite. L’étranglement, pour l’achever, aurait dans ce cas de figure, été bien moins risqué. De surcroît le taille haie n’a qu’un tranchant par lame et celles-ci font habituellement plus de deux centimètres de largeur. Liliane Receveau, aurait évoqué le 23/9/95 au gendarme Jean-luc Malblanc, la présence à la Chamade d’un coupe-papier en argent, à double tranchant et ayant un manche en nacre. Ce coupe-papier aurait disparu après le meurtre. Source : Le Point. D’autre part, cette double tentative d’égorgement avortée, ne plaide pas vraiment en faveur d’un suspect d’origine Suisse, comme aimeraient à le faire croire certains.

Page 99, de son livre « OMAR LA CONSTRUCTION D’UN COUPABLE », Monsieur J-M Rouart, écrit « Les enquêteurs subodorent « un crime oriental » ainsi que l’écrit Robert des Nauriers du Figaro ; « ces coups de couteau nous interpellent, disent-ils, car ils sentent la préméditation et dénotent une certaine technicité (…) … »

UN PEU DE FICTION

Il est douze heures dix ce 23 juin 1991, quand Mme X, richissime propriétaire d’une villa cossue sur les hauteurs d’un bourg de la Côte d’Azur, entend une grille se refermer. Est-ce le portail d’entrée de la propriété pourtant fermé à clef ou la grille protégeant l’accès à l’escalier menant au sous-sol ? Elle se trouve dans sa cuisine, où elle vient juste de déposer le plateau du petit-déjeuner, qu’elle a pris au lit. Madame X est étonnée et inquiète, car elle n’attend personne (seul son fils dont la visite n’est pas attendue, ainsi que ces deux employés qui sont en repos ce dimanche, disposent d’une clef pour ouvrir le portail) ; elle doit d’ailleurs se rendre à un déjeuner d’anniversaire, et est déjà en retard. Toujours en robe de chambre, elle se dirige vers la porte d’entrée, désactive l’alarme et déverrouille la porte sur laquelle elle laisse son trousseau de clefs. Du premier coup d’œil elle se rend compte que la porte de la réserve à bois, qui se trouve à quelques mètres sur la droite, ainsi que la grille protégeant l’accès à l’escalier menant à la cave sont ouvertes ! Vivant seule, elle s’empare du stylet coupe-papier qui lui sert aussi comme arme de défense et sort précipitamment laissant la porte d’entrée, les clefs toujours introduites dans le barillet côté interne, ouverte. Dans sa hâte, elle oublie d’emporter son boîtier d’alarme portatif ; cet oubli lui sera fatal. Mme X, parcourt les quelques mètres qui la séparent de la cave, et arrivée au-dessus de l’escalier, se rend compte qu’en bas, la porte de la cave est ouverte. Pourquoi ne fait-elle pas demi-tour à ce moment ? Elle descend l’escalier et pénètre dans la cave armée de son dérisoire stylet. Là, ayant à peine effectué quelques mètres, elle se trouve face à face avec l’un(e) de ses employé(e)s ; employé(e) dont elle a déjà eu à se plaindre pour des « emprunts » non autorisés, l’explication devant témoin, avait à l’époque été assez vive ! Furieuse, Mme X, connue pour son caractère bien trempé, menace l’intrus de représailles et lui dit ses quatre vérités. L’intrus(e), surpris(e), tente de se justifier, mais rien n’y fait, Mme X, s’emporte de plus en plus. Se sentant acculé(e) et insulté(e) dans sa dignité, l’intrus(e), s’empare d’un chevron qui se trouve au sol, et en assène plusieurs coups d’une violence inouïe à Mme X. qui s’écroule au sol laissant s’échapper son arme improvisée. L’intrus(e), qui vient en quelques instants de se transformer en criminel(le), n’a plus le choix, il (elle) doit achever Mme X. pour l’empêcher de parler. Il (elle) s’empare du stylet et en porte une quinzaine de coups à Me X., qu’il (elle) tente d’égorger, mais le stylet dont les deux tranchants ne sont pas très acérés ne convient pas pour cette utilisation. Par contre, pour piquer, il s’agit de l’arme idéale. Il (elle) la laisse pour morte sur le sol de la cave. L’intrus(e), sort de la cave, ferme la porte avec la clef qu’il (elle) savait trouver dans la réserve à bois dès son arrivée, remonte l’escalier et remet la clef en place. Intelligemment, il (elle) referme la porte de la réserve et la grille ; rien n’attire plus le regard ! (Le lendemain, en fin d’après-midi, les gendarmes dépêchés sur les lieux mettront plus de deux heures avant de découvrir le corps de Mme X.). Il (elle) se dirige vers l’entrée de la maison. Là, il (elle) sait où trouver l’argent que la victime laissait toujours en évidence dans son sac à main, il (elle) dérobe le numéraire et sans plus s’attarder sort de la maison dont il (elle) referme la porte d’entrée sans la verrouiller, les clefs se trouvant toujours sur la serrure interne. Il n’y a plus que le portail, dont il a la clef, à franchir et à verrouiller, ou à fuir par l’arrière de la propriété, et il (elle) sera tiré(e) d’affaire. La voiture de Mme X se trouvant dans le garage, et toutes les portes, grilles, fenêtres et volets (sauf un, celui de la chambre) étant fermés, la villa paraît déserte. Machiavélique ! Machiavélisme, qui fait penser à une personne particulièrement rusée, sinon manipulatrice. Entre-temps, Me X., qui à l’agonie se trouve près de la porte de la cave à vins, y inscrit à l’aide de son propre sang le nom du (de la) criminel(le). Elle se traîne ensuite vers la porte d’entrée de la cave, la bloque afin que le (la) criminel(le) ne puisse revenir et coupe la lumière. Elle trouve encore le courage de se traîner jusqu’à la chaufferie où dans un dernier sursaut, elle dénonce à nouveau son (sa) meurtrier (ère) en griffonnant, à peine lisible, son nom sur la porte. Elle décèdera peu après.

Mais qu’est-ce qui a motivé l’intrus (e) à se rendre dans cette cave. Elle devait, à coup sûr contenir quelque chose qu’il (elle) convoitait. Peut-être ne s’agissait-il au départ que d’un emprunt de matériel ou produit de jardinage ou d’un simple vol domestique. Peut-être s’agissait-il de quelque objet caché en attendant de le récupérer. A moins que la clef du mystère ne soit la cave à vins devant laquelle Mme X a été agressée ! Contenait-elle de grands crus, lesquels on le sait, peuvent valoir une petite fortune pour qui les fourgue à un restaurateur peu scrupuleux ?

Arguments pour O.R. : Aucune emprunte digitale ou trace D’ADN exploitable ! Personne ne témoigne l’avoir vu près ou dans la propriété la Chamade le 23/6/1991.

Arguments contre O.R : déclarations contradictoires sur sa fréquentation de prostituées et retour sur aveux. Pour la boulangerie, puisque personne n’accepte l’avoir vu, bien que l’ayant clairement désignée aux gendarmes, il en change comme par enchantement. Son emploi du temps, une fois arrivé à son domicile, ne me paraît pas très cohérent non plus. Page 45, de son livre « OMAR LA CONSTRUCTION D’UN COUPABLE » J-M Rouart écrit : « Chez lui, il se prépare un sandwich au fromage qu’il mange en regardant à la télévision l’émission « Une Famille en or » ou « Le juste prix » présentée par Patrick Roy. Il éteint le poste, se prépare du thé et le boit en écoutant une musique arabe sur un radiocassette. » Quand on lit sur le tableau horaire de monsieur Cenci (voir Internet) que Raddad est resté à son domicile de 12h15 à 12h40 (25 min.) et que l’émission « Le Juste Prix » dure de 12h25 à 12h50, on se demande comment il a eu le temps de faire tout ce qu’il prétend avoir fait ! D’autre part, s’il a vraiment quitté son domicile vers 12h40, il lui aura fallu une douzaine de minutes pour parcourir les quelques centaines de mètres jusqu'à la cabine téléphonique ! Joueur compulsif, endetté au point de ne plus savoir payer son loyer. Absence au travail concordant exactement avec le créneau horaire du meurtre. Nombreux témoins cités, mais dont aucun ne se souvient l’avoir vu ! Poussières du lieu du crime retrouvées sur son pantalon et sur ses souliers. Connaissance de l’endroit (réserve à bois) ou se trouvait le double de la clef de la cave. Possession de la clé du portail d’entrée de la Chamade. Discrétion étonnante lors du départ et du retour au Ms St Barthélemy le jour du meurtre, ainsi que son état d’anxiété décrit par Monsieur Boisson lorsqu’il la vu vers 13h10. Témoignages tardifs de Messieurs Goldstein et Vellard, qui prétendent s’être trouvés à hauteur de la Chamade, où ils auraient eu une discussion de 11h45 à 12h30 « OMAR L’A TUEE » major Cenci. Mais ils n’ont apparemment pas vu les deux ou trois, selon les versions, arabes, qu’O.R. prétend, lui, avoir vus remontant l’allée St Barthélemy en direction de cette même Chamade, en quittant le Mas St Barthélemy à 12h pour sa pause déjeuner !

En fait, pour un homme qui s’en réfère continuellement à Dieu (Voir « POURQUOI MOI » Omar Raddad) et qui se définit comme bon musulman, j’ai l’impression qu’il ne menait pas vraiment une vie en conformité avec sa foi.

Monsieur Cenci, j’ai la conviction intime que vous êtes dans le vrai, et toutes les gesticulations des habituels pétitionnaires, sondeurs et redresseurs de torts de « l’intelligentsia », qu’elle se revendique de la gauche ou de la droite, ainsi que l’attirance malsaine et mortifère de nos contemporains pour tout ce qui est hors normes, n’y changeront rien. D’ailleurs, Omar Raddad, cherche-t-il uniquement un procès en révision pour se réhabiliter ; ou l’attrait d’un dédommagement substantiel, justement alloué quand il y a erreur judiciaire, y est-il pour quelque chose ? A quand une demande de révision des procès Ranucci, Dutroux, Fourniret, Émile Louis ainsi qu’une réhabilitation du « héros justicier », autre star du grand écran, Mesrine ? Dans une décennie vous verrez, peut-être, que cela ne relevait pas de l’utopie.

Toute cette histoire aura, quand même, eu le mérite d’offrir un nouveau Dreyfus à nos faiseurs d’opinion, à moins que D.S.K. ne passe O.R. sur la ligne d’arrivée, et lui vole la vedette.

Chef de Quartier pénitentiaire (B) à la retraite, j’ai été, par le passé, maintes fois confronté à ces loups soudainement déguisés en agneaux, auxquels tout ce qui gravitait dans leur orbite, comme certains visiteurs de prisons, assistants sociaux, psys, journalistes et j’en passe auraient donné, se basant sur leur bonne mine du moment, le « bon Dieu sans confession. »

J’espère ne pas avoir été trop long, et vous prie, d’agréer, Monsieur Cenci, le témoignage de mon soutien et l’expression de ma haute considération.

Claude

[Mise à jour le 30 septembre 2011]

Georges Cenci

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