Omar m'a tuer, mais pas que
Publié le samedi 13 août 2011, 13:53 - Web-O-Scope - Lien permanent
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Article signé "GB" ; sur LeJournalInutile.com du jeudi 11 aout
Il-y-a les films que l’on n’ira pas voir... Le plus souvent, il faudrait en parler avant qu’ils n’apparaissent sur les écrans, oui, parce qu’il-y-a parfois de très bonnes raisons de ne pas aller voir un film. Cela n’empêche nullement d’en parler, sans les avoir vus.
Généralement les succès annonces, les blockbusters les plus markétés me font cet effet. Ainsi, ai-je attendu plusieurs années avant de m’infliger Amélie Poulain, Titanic ou bienvenue chez les Chtis...
Pourquoi ne va-t-on pas voir ces films ? Pour les trois premiers cités, ou pour la saga des Harry Potter par exemple, ce ne sont pas forcement de mauvais films. Mais pour un paquet d’entre eux, une multitude d’indices mêlés à autant d’intuitions et puis, surtout, essentiellement, le battage médiatique qui les précèdent, me font tourner les talons.
Que faire de ces films que l’on se refuse à aller voir ? N’en rien dire… Ou alors prendre la peine d’en dire trois mots tout de même. Le silence et la facilité se rejoignent ici. Pourtant…
Il faut, je crois, prendre le temps de les chroniquer néanmoins, pour dire que non, même si les acteurs ont causé dans le poste, même si les critiques se fendent de quelques étoiles dans les colonnes de leurs journaux électroniques ou non, non, nous n’irons pas au cinéma les voir.
Ça, c’était avant qu’ils ne sortent. Après leur sortie ce n’est plus tout à fait pareil. Mais on n’y est pas allé, enfin je ne n’y suis pas allé, et les raisons de le faire demeurent aussi importantes, et c’est pourquoi avec retard, je vous livre quelques réflexions sur le film de Roschy Zem,“Omar m’a tuer”. Un coup d’œil sur le site d’Allociné m’apprend qu’il est encore projeté. A-t-il trouve son public ? Je ne sais pas, je m’en fous je crois. je suis plus circonspect en revanche sur la question de la justice vue par le cinéma...
Cette peu résistible tentation de l’absolution des crimes par la rédemption cinématographique...
Quel était le projet de l’acteur réalisateur : "A l’époque, quand il (Omar Raddad, ndlr) a été jugé et condamné, j’ai pensé qu’il devait être coupable, tout simplement", révèle Roschdy Zem au début de l’entretien. "C’est en étudiant (…) les détails qu’on dévoile dans le film, que j’ai découvert qu’on pouvait condamner quelqu’un à dix-huit ans de prison sur un dossier aussi fragile, pour ne pas dire incohérent".
Je ne suis pas sur que le film de Roschdy Zem se soit limité a exposer les faiblesses du dossier. je n’ai aucune envie de me mêler du fond du dossier. Le film a bien un supporter, Omar Raddad, silhouette frêle et fine moustache brune, tempes grisonnantes s’est parait-il ému en s’exclamant que c’était bien ça, sa vie.
Faisant sienne la thèse de Jean-Marie Rouart (Omar est innocent), Roschdy Zem a un problème. Il nous livre un bio pic (film biographique en globish english) sur un homme accusé de meurtre, puis condamné à ce titre, plusieurs fois, mais dont il croit encore qu’il est est innocent. Une succession d’enquêtes et de contre-enquêtes, une demande de révision de son procès plus tard, rien n’y-a-fait, Omar Raddad est toujours considéré comme coupable du meurtre de Ghislaine Marchal.
La cour européenne des droits de l’homme qu’il a saisi sur le conseil de son avocat a déclaré son dossier irrecevable. Omar est officiellement toujours coupable. L’affaire a offert son lot de livres sur le sujet, de Jean-Marie Rouart à Dominique Inchauspé. Les thèses divergent, l’écrivain soutient l’innocence du jardinier, l’avocat souligne tout ce qui motive sa condamnation dans un livre qui traite des erreurs judiciaires et classe cette histoire parmi les “fausses” erreurs judiciaires. Donc pas une erreur.
Et si il y a matière à faire un film sur le sujet des erreurs judiciaires, je vous recommanderai plutôt de voir ou revoir “12 hommes en colère”, un film de Sydney Lumet, tourne en 1957 avec un Henry Fonda au sommet de son art.
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