Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'affaire Omar Raddad.
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

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Préface ; extrait n°1

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Préface
de Armand Djian
Président de chambre honoraire près la Cour d’appel d’Aix-en-Provence
Capitaine honoraire

Souvenirs et réflexions

Onze ans de silence médiatique et stoïque pour le capitaine Cenci depuis le début de son enquête. Huit ans en ce qui me concerne depuis le début du procès, à l’exception de trois discrètes mises au point sur des propos outrageants et provocateurs envers la Justice et en déclinant, de ma seule initiative, une quinzaine d’invitations à des séances d’interviews ou de justice spectacle.

Aujourd’hui encore et même après la décision de la Cour de révision, je ne m’arroge pas le droit et je n’ai pas l’intention de me livrer à de quelconques commentaires sur le fond de l’affaire, le procès et le verdict, ma fonction ayant été – il faut le comprendre – de nature différente de celle du directeur d’enquête appelé à rendre compte de ses investigations, à en exposer les résultats et à formuler ses conclusions pendant l’instruction puis aux audiences publiques.
Dans un livre intitulé « La Justice au Parnasse », un grand avocat d’assises d’une autre époque, maître Maurice Garçon, écrivait au chapitre " en marge de l’Immortel" consacré à sa plaidoirie dans un procès en diffamation sur de faux objets archéologiques : « Pour savoir de l’une ou l’autre thèse…laquelle était la bonne, il m’apparaissait que deux gendarmes, enquêtant et perquisitionnant sur l’ordre de leur chef et revêtus de leur uniforme, apporteraient des preuves d’autant plus précieuses qu’elles seraient exemptes de passion… »
Après ce bref, mais net, hommage à l’objectivité de la gendarmerie, cet illustre membre de l’Académie française, auteur aussi de « L’essai sur l’éloquence judiciaire », déplorait le comportement injurieux et grossier de ses adversaires contre son client et divers collaborateurs de justice, tels que des experts, en ajoutant : « Ainsi, l’avocat qui penserait que l’on peut tout plaider également et que l’invective, notamment, est toujours de saison, commettrait une lourde erreur… »
Oui, c’était une autre époque ; celle où cet "Immortel" savait, sans bassesse ni concession et sans rien perdre de sa force de conviction, maîtriser ses propos et cette langue française dont il avait avec trente-neuf autres, la charge, si bien remplie, de maintenir la pureté, la vigueur, le renom et la pérennité.
J’ai, par les hasards de la profession et de la vie, aperçu, rencontré ou côtoyé d’autres grandes figures du Barreau. Je ne citerai, malgré mon estime ou mon admiration, ni ceux qui m’étaient proches ni ceux qui exercent ou vivent encore.
J’évoque seulement, parmi les disparus :

  • René Coty, dernier président de la quatrième République qui, avant de me recevoir longuement à l’Elysée au sujet d’un recours en grâce pour un ancien harki passé au terrorisme sous la contrainte, avait accueilli le très jeune avocat que j’étais alors sur le seuil même de son bureau par un « Bonjour mon cher confrère » accompagné d’une poignée de main, la simplicité de cet accueil étant sans doute une manière élégante de me mettre à mon aise pour l’entretien qui allait suivre.

J’ajoute que je n’ai pas eu à renouveler ce genre de démarche malgré le nombre élevé de désignations dont nous faisions alors l’objet et qu’à la différence de l’auteur de « la Justice est un jeu » que j’évoquerai plus loin, je n’aurais pour rien au monde pu me satisfaire de réaliser un "Jackpot " – si j’ose dire – de plus d’une centaine de clients condamnés à la peine capitale. Mes ambitions professionnelles plus modestes et ma conception de mon devoir paraissaient imposer, sans connivence ni rupture, la recherche de la défense la plus utile aux intérêts du justiciable qui m’était confié : sans fuir ou taire systématiquement la vérité – conception semble-t-il aussi archaïque de nos jours que le fait d’avouer une hétérosexualité.

  • René Floriot, aperçu à Douai...

(...à suivre)

© Editions l’Harmattan

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